Le président d'honneur du Front national Jean-Marie Le Pen a refusé lundi de se rendre au bureau exécutif du parti auquel il est convoqué pour d'éventuelles sanctions, a-t-il indiqué à des journalistes à l'issue d'un bureau politique à Nanterre.
"Je refuse d'aller au bureau exécutif (). J'ai été désavoué", a indiqué M. Le Pen, à qui sa fille reproche de multiples provocations.
Interrogé dans sa voiture alors qu'il sortait du siège du FN à Nanterre, M. Le Pen, invité à dire si cette instance pouvait être comparée à un "tribunal", a répondu: "Oui c'est ça, bien sûr."
Et de poursuivre, parlant de lui à la troisième personne: "Le président-fondateur du FN estime que c'est contraire à sa dignité de se présenter devant une assemblée, comment dirais-je disciplinaire, alors qu'il s'estime parfaitement innocent et avoir agi dans le cadre de son mandat de parlementaire, car un parlementaire c'est payé pour parler. Je parle librement, ce qui choque un certain nombre de gens", a déclaré le député européen, âgé de 86 ans.
M. Le Pen, cofondateur du FN en 1972, a par ailleurs exclu tout retrait de la vie politique - "Pour ça, il faut me tuer !" -, mais aussi de la vie du FN: "J'ai ma place, là, j'ai mon bureau, je n'y viens pas très souvent, j'y viens aujourd'hui, j'y viendrai, à moins qu'on m'empêche d'y venir", s'est-il exclamé.
Est-ce qu'il est un "détail du FN"? "Oui, certainement", a-t-il répondu. "Nous sommes tous les uns et les autres des détails de l'humanité".
Celui qui a été député pour la première fois en 1956 a indiqué qu'il continuerait quoi qu'il arrive à parler en son nom: "Je n'ai jamais parlé au nom du FN, il me suffit de parler au nom de Jean-Marie Le Pen, c'est une référence pour un certain nombre de gens. Je ne parle plus au nom du FN depuis que je ne suis plus président. Depuis quatre ans, c'est Marine Le Pen qui est la présidente, qui parle au nom du FN."
M. Le Pen a indiqué avoir reçu des soutiens lors du bureau politique qui a précédé, au cours duquel il s'est exprimé.
Il s'est dit toujours président d'honneur: "C'est le congrès (du FN) qui m'a nommé". Pour perdre ce titre, "il n'y a qu'un congrès qui pourrait éventuellement statuer, et encore, ce n'est pas sûr: la rivière ne remonte pas à sa source".
Il a reconnu partiellement que la journée en cours était un "tournant": "Relativement oui, car une instance disciplinaire va se réunir pour juger le président d'honneur, fondateur et dirigeant pendant 40 ans du mouvement", a-t-il estimé.
Il juge que son principal opposant interne, le vice-président du parti Florian Philippot, "a beaucoup de talents, il s'est laissé emporter quelquefois peut-être". "Il n'est pas exclu qu'il le regrette", a-t-il lâché.
Mais M. Le Pen continuera à soutenir Marine Le Pen: "Bien sûr, c'est la présidente du mouvement. Moi je suis un bon militant", a-t-il dit dans un rire, alors qu'un peu plus tôt déjà, il avait indiqué qu'il lui souhaitait "beaucoup de bonheur".
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