Plus d'une semaine après des manifestations contre les brutalités policières ayant suivi la mort d'un jeune Noir à Baltimore (est), les autorités locales ont annoncé la levée du couvre-feu et le départ de la Garde nationale de la ville, où se tenait un rassemblement pacifique dimanche.
"Effectif immédiatement, mon ordre de couvre-feu est levé", a annoncé la maire de Baltimore Stephanie Rawlings-Blake sur son compte Twitter, en évoquant une mesure instaurée mardi et dont la levée était depuis quelques jours réclamée par les habitants.
"Mon but a toujours été de ne pas prolonger le couvre-feu d'un jour de plus que nécessaire", a-t-elle expliqué au lendemain de manifestations qui s'étaient déroulées dans le calme.
Le gouverneur républicain du Maryland, Larry Hogan, a pour sa part un peu plus tard indiqué devant la presse que la Garde nationale avait "commencé à se retirer" de la ville. "Ca va prendre dans les deux jours pour que tout le monde s'en aille. On va essayer de revenir à la normale le plus rapidement possible", a-t-il poursuivi.
Le gouverneur a par ailleurs précisé que quelque 200 commerces avaient été vandalisés pendant les émeutes "dont de nombreux appartenant à des minorités" et que des "centaines de millions de dollars" avaient été perdus.
Plus tard dans l'après-midi, le police de Baltimore a fait savoir que depuis le 23 avril, 113 policiers avaient été blessés et 486 personnes interpellées, dont 46 samedi soir.
Le couvre-feu levé dimanche, la police "maintiendra autant de forces que la situation l'exige" et cette dernière sera "évaluée heure par heure, jour par jour", a indiqué devant la presse le porte-parole de la police, le capitaine Eric Kowalczyk.
Le responsable a par ailleurs demandé que "les manifestations continuent à se dérouler pacifiquement".
Le couvre-feu avait été instauré pour une semaine depuis mardi soir entre 22H00 (02H00 GMT) et 05H00 du matin après des émeutes avec pillages et incendies, survenus lundi, au soir des funérailles de Freddie Gray, 25 ans, mort après une interpellation policière musclée.
En parallèle, jusqu'à 3.000 soldats de la Garde nationale avaient été déployés, au côté d'un millier de policiers supplémentaires du Maryland, de Pennsylvanie et du New Jersey.
- "Loin des caméras", les problèmes demeurent -
Chaque soir depuis, les habitants étaient priés de rester chez eux, sauf pour raisons professionnelles et médicales.
Mais le calme a depuis prévalu dans les manifestations quotidiennes et des habitants et des commerçants demandaient depuis quelques jours la fin de la mesure.
La puissante association de défense des libertés Aclu du Maryland, qui avait samedi dénoncé une mesure créant "sans nécessité aucune, tension et hostilité", s'est félicitée dimanche de la décision de la maire.
Néanmoins, "loin des caméras", les problèmes demeurent pour les pauvres et les minorités auxquels les autorités, à Baltimore comme ailleurs, "doivent s'attaquer", écrit-elle dans un communiqué.
Symboliquement, la maire de la ville s'est rendue dans la journée dans le centre commercial vandalisé Mondawmin Mall et qui devait rouvrir en partie dimanche.
Le comté de Baltimore a annoncé pour sa part des risques d'"embouteillages" dans les trois jours à venir en raison du retrait de la Garde nationale.
La mobilisation restait néanmoins dimanche d'actualité à Baltimore où un petit millier de personnes, priant et demandant des "résultats" à la justice et aux autorités, s'étaient rassemblées dans l'après-midi devant la mairie, à l'appel de dirigeants religieux de toutes confessions.
Dans un contexte national de crise latente entre la communauté noire et la police après plusieurs incidents, Baltimore est mobilisée depuis la mort de Freddie Gray le 19 avril, après une interpellation qualifiée d'injustifiée par la procureure du Maryland Marilyn Mosby.
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