Marine Le Pen a estimé dimanche que Jean-Marie Le Pen ne devait "plus pouvoir s'exprimer au nom du Front National", lors du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-iTELE.
"Jean-Marie Le Pen ne doit plus pouvoir s'exprimer au nom du Front National, ses propos sont contraires à la ligne fixée", a affirmé la présidente du FN. "Il ne faut pas que ses propos engagent le mouvement".
Président d'honneur du mouvement qu'il a cofondé, Jean-Marie Le Pen a multiplié les provocations début avril: réaffirmation de sa position sur les chambres à gaz "détail" de l'Histoire ; défense du maréchal Pétain, du "monde blanc" et critique en règle de la démocratie comme système politique.
En outre, le 1er mai, il est monté à la tribune pour saluer la foule avant le discours de sa fille alors qu'il n'y était pas invité.
"Les derniers actes qui ont été les siens sont inadmissibles", a tranché Marine Le Pen. "Je pense qu'il outrepasse complètement les prérogatives que lui donne son statut personnel". "J'ai le sentiment qu'il ne supporte pas que le Front National continue à exister alors qu'il n'en a plus la direction", a-t-elle jugé. "Je le regrette, évidemment je le regrette".
Ces déclarations sévères interviennent à la veille de la convocation de Jean-Marie Le Pen devant le bureau exécutif du Front National, la plus haute instance du parti réunie en instance disciplinaire pour étudier d'éventuelles sanctions contre lui.
"Ce que je souhaite, moi, c'est que la volonté des adhérents du Front National soit respectée", a-t-elle déclaré.
"Les adhérents du Front National m'ont élue avec 100% des suffrages sur une ligne politique extrêmement claire qui a toujours été la mienne, c'est celle-là qu'ils veulent voir appliquer", a expliqué celle qui est l'artisan de la dédiabolisation du parti d'extrême droite. "Ils ne peuvent pas imaginer que ceci soit perturbé volontairement par des actes qui finissent de manière récurrente par devenir quasiment des actes de malveillance", a-t-elle dit.
Concernant sa montée inopinée à la tribune le 1er mai, "je pense que c'était un acte malveillant de sa part, je pense que c'était un acte méprisant à mon égard", a-t-elle déploré. "J'avoue que ceci me plonge dans un abîme de perplexité", a-t-elle reconnu.
Alors que cela n'était pas prévu au programme, M. Le Pen était monté à la tribune pour saluer longuement la foule des militants, à quelques mètres devant le pupitre où sa fille s'apprêtait à commencer son discours. Quelque peu interdite, elle était restée silencieuse jusqu'à ce que son père redescende de la tribune.
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