Un millier de ressortissants de l'Union européenne (UE) sont toujours recherchés au Népal vendredi, près d'une semaine après le séisme qui a tué plus de 6.200 personnes dans le pays et laissé démunis des dizaines de milliers de rescapés.
Il s'agit essentiellement d'amateurs de trekking qui se trouvaient dans la région de l'Everest et dans celle de Langtang, zone d'accès compliqué près de l'épicentre du tremblement de terre qui a détruit les infrastructures.
"Ils sont portés disparus mais on ne sait pas quel est exactement leur statut", a précisé Rensje Teerink, ambassadrice de l'UE au Népal à des journalistes à Katmandou.
Selon un autre responsable de l'UE, qui a requis l'anonymat, la majorité d'entre eux seront probablement retrouvés sains et saufs mais le manque d'accès à ces zones accidentées complique le recueil d'informations.
Dans le détail, 159 Français manquent ainsi à l'appel, essentiellement partis en montagne, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius qui a aussi souligné la difficulté de retrouver la trace de ces vacanciers.
Des rescapés venant des zones les plus dévastées ont raconté vendredi s'être sentis livrés à leur propre sort après avoir perdu leurs proches et leurs biens.
Si le sauvetage de deux survivants jeudi a redonné un peu de baume au coeur aux équipes d'aide à Katmandou, la Croix-Rouge a prévenu que les districts les plus touchés près de l'épicentre avaient connu "une dévastation presque totale".
Le bilan s'est alourdi à 6.204 morts au Népal, plus de cent personnes ayant été tuées par ailleurs en Inde et en Chine.
Mais l'on constate chaque jour davantage l'ampleur des destructions, les sauveteurs peinant à atteindre les zones montagneuses les plus touchées, certaines se trouvant à cinq jours de marche.
La région de Sindhupalchowk, au nord-est de Katmandou, a été particulièrement touchée et le désespoir y était grand.
- Effondrement de l'hôpital -
"L'une de nos équipes qui est revenue de Chautara dans le district de Sindupalchowk (région montagneuse au nord-est de Katmandou) a indiqué que 90% des habitations y avaient été détruites", a affirmé Jagan Chapagain, responsable de la division Asie Pacifique de la Fédération internationale de Croix-Rouge (Fiscr).
"L'hôpital s'est effondré et des gens creusent à mains nues dans les décombres dans l'espoir de trouver des membres encore vivants de leurs familles", a-t-il expliqué.
Des journalistes de l'AFP ont rapporté qu'une autre partie de ce district avait également été très détruite.
"Pratiquement toutes les maisons de mon village ont été détruites et 20 personnes tuées. Nous avons perdu notre bétail", témoigne Kumar Ghorasainee, au milieu des ruines de son village de Melamchi.
Ce professeur d'anglais de 33 ans a ajouté que l'école avait été détruite et que les enfants n'avaient nulle part où aller.
"Personne n'est venu nous aider - les voitures et camions d'aide se contentent de passer, comment allons-nous faire?", s'interroge-t-il.
Dans Melamchi, restaurants et commerces sont fermés et les rues désertes.
Dans les hameaux de cultivateurs de riz à proximité, toutes les maisons ont été très endommagées et ne sont plus habitables, leurs occupants dormant sous des tentes de fortune.
- 'Personne ne s'arrête' -
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