Plusieurs centaines de personnes se sont réunies vendredi matin à Istanbul pour dénoncer l'interdiction faite par les autorités aux défilés syndicaux de célébrer le 1er mai sur l'emblématique place Taksim, hermétiquement fermée par des milliers de policiers.
A l'appel de deux grandes centrales syndicales de gauche et de plusieurs partis d'opposition, les manifestants se sont retrouvés dans le district de Besiktas pour hurler des slogans hostiles au gouvernement islamo-conservateur.
"La place Taksim est la place du 1er mai", "Vive le 1er mai", "Coude-à-coude contre le fascisme", ont-ils crié devant les canons à eau et les nombreux cordons de policiers antiémeute qui bloquent depuis l'aube tous les accès à la place Taksim.
Comme lors des deux dernières années, le gouverneur d'Istanbul a interdit toute manifestation syndicale sur cette place, la jugeant "pas adaptée aux célébrations du 1er mai".
Depuis deux ans, le régime du président Recep Tayyip Erdogan a systématiquement interdit les rassemblements de masse sur Taksim, qui fut le c?ur en juin 2013 d'une vague de manifestations sans précédent dénonçant sa dérive islamiste et autoritaire.
Mais les syndicats réclament chaque année de pouvoir y accéder en mémoire des victimes du 1er mai 1977. Ce jour-là, des inconnus avaient ouvert le feu sur la place, provoquant la panique dans la foule et la mort de 34 personnes.
"En 1977, il y a eu un massacre. Nous souhaitons tout simplement être là-bas pour commémorer cette date, on ne peut pas accepter de la fêter autrement, c'est trop symbolique pour nous", a déclaré jeudi à l'AFP Umar Karatepe, un dirigeant de la Confédération des syndicats des travailleurs révolutionnaires (Disk).
"Le président de la République () cet homme qui s'arroge tous les droits, ne peut pas nous dire où nous devons fêter le 1er mai, c'est inacceptable", a poursuivi M. Karatepe.
Le 1er mai 2014, de violents incidents entre policiers et manifestants s'étaient soldés autour de Taksim par 90 blessés et 142 interpellations, selon le bilan officiel.
Jeudi, le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a mis en garde les manifestants contre toute violence.
Le Parlement turc a voté le mois dernier une loi de "sécurité intérieure" qui a renforcé les pouvoirs de la police contre les manifestants. L'opposition et de nombreuses ONG de défense des droits de l'Homme l'ont qualifiée de "liberticide".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.