La nuit est restée calme après de nouvelles manifestations jeudi dans plusieurs villes des Etats-Unis, dont Philadelphie et Baltimore, où la police a remis son rapport d'enquête à la justice sur les circonstances de la mort d'un jeune Noir.
Les manifestants entendaient protester contre les violences policières dont est régulièrement victime la communauté noire américaine, et pour demander que la lumière soit faite sur l'arrestation de Freddie Gray, un Noir de 25 ans dont la mort ne serait que le dernier épisode en date de bavures à répétition.
A Philadelphie, sur la côte est, de légers heurts se sont produits dans la soirée entre un groupe de manifestants et la police qui les empêchait de pénétrer sur une autoroute, selon des images retransmises par les chaînes de télévision.
Plusieurs centaines de manifestants ont également battu le pavé à Baltimore, théâtre de manifestations quotidiennes depuis l'annonce de la mort de Freddie Gray, décédé le 19 avril des suites d'une fracture des vertèbres cervicales, une semaine après son interpellation par la police de la ville.
Beaucoup portaient des pancartes avec des slogans tels que "Les vies des Noirs comptent" ou encore "Mettez fin à la terreur policière", pouvait-on voir sur les chaînes d'information en continu. La ville reste soumise à un couvre-feu nocturne de 22h00 (02h00 GMT) à 05h00 (09h00 GMT), instauré mardi soir après des violences la veille qui ont entraîné plus de 250 arrestations.
Les médias américains font également état d'autres rassemblements, notamment à Chicago, dans le nord du pays.
Plusieurs enquêtes, dont une du ministère fédéral de la Justice, ont été ouvertes. Plus tôt dans la journée, la police de Baltimore a indiqué avoir remis un rapport d'enquête au bureau du procureur de l'Etat du Maryland, un jour plus tôt que la date prévue.
"A partir de maintenant, nous prendrons nos directives auprès du procureur, parce que c'est désormais son affaire", a indiqué le chef de la police de Baltimore, Anthony Batts.
- Circonstances floues -
Freddie Gray avait été embarqué sans ménagement dans un fourgon qui s'est arrêté à trois reprises, la dernière fois pour prendre "un détenu supplémentaire", a ajouté le chef adjoint de la police, Kevin Davis.
Le Washington Post a évoqué mercredi soir la déposition d'un prisonnier qui partageait le fourgon de M. Gray.
Il "frappait contre les parois" du véhicule, aurait déclaré ce détenu qui pense qu'il "voulait intentionnellement se blesser lui-même", selon un document de police obtenu par le Post. Le quotidien précise que ce détenu, dont l'identité n'est pas connue, était séparé de M. Gray par une paroi métallique et qu'il ne pouvait pas le voir.
Ajoutant au flou qui entoure les circonstances de sa mort et à la colère des manifestants, WJLA, une filiale de la chaîne ABC, a cité plusieurs sources au sein "des forces de l'ordre" indiquant que, selon les examens médicaux, Gray se serait blessé en se débattant et en se cognant lorsqu'il était à l'arrière du fourgon.
Une de ses blessures à la tête correspondrait à un boulon à l'arrière du camion, sans que l'on sache comment elle est survenue.
Une avocate de la famille de la victime, Mary Koch, a indiqué à la chaîne CNN "ne pas être en mesure de valider ces informations", les causes exactes de la mort n'ayant pas encore été communiquées de sources médicales.
98 policiers ont été blessés depuis lundi dans les affrontements avec des manifestants, a par ailleurs fait savoir la police de Baltimore, et 43 d'entre eux ont dû recevoir des soins médicaux d'urgence.
Mercredi, des milliers de manifestants avaient marché à Baltimore, où la police avait procédé à 18 arrestations.
Des manifestations avaient aussi eu lieu dans d'autres villes comme New York, où la police avait procédé à une centaine d'interpellations, Boston (nord-est) ou Washington.
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