Les sauveteurs ont sorti un adolescent de 15 ans et une jeune femme des décombres de Katmandou jeudi, cinq jours après le séisme meurtrier qui a fait plus de 5.800 morts au Népal et détruit une bonne partie du pays.
5.844 personnes sont mortes et plus de 11.000 personnes ont été blessées, selon le bilan encore provisoire publié jeudi.
Le sauvetage de Pemba Tamang, qui a raconté à l'AFP avoir survécu en buvant du beurre clarifié (le "ghee"), a été salué comme un miracle et accueilli par des applaudissements de la foule rassemblée autour des gravats qui le retenaient prisonnier.
Quelques heures plus tard, une femme d'une trentaine d'années a été retrouvée indemne sous les gravats d'une guesthouse grâce à un système d'écoute de secouristes français.
Ces découvertes offrent une rare éclaircie dans un horizon très sombre pour le Népal, les coordinateurs de l'aide ayant prévenu que certains villages très touchés ne pouvaient être rejoints qu'après cinq jours de marche.
"Je ne pensais pas m'en sortir vivant", a dit Pemba à l'AFP depuis le campement hospitalier israélien où il a été placé en observation.
Il a raconté qu'il était en train de déjeuner près de la réception de la guesthouse qui l'emploie quand le sol s'est mis à trembler.
"J'ai essayé de courir mais quelque chose est tombé sur ma tête et j'ai perdu connaissance, je ne sais pas pendant combien de temps", a-t-il dit.
"Quand je suis revenu à moi, j'étais coincé dans les décombres et il faisait complètement noir. J'ai entendu d'autres voix crier à l'aide autour de moi mais je me suis senti impuissant", ajoute-t-il.
C'est un pot de ghee trouvé dans le noir qui lui a permis de survivre. "Je ne sais pas d'où il venait".
Quant à la femme, les secouristes l'ont localisée grâce à l'écoute d'une respiration sous les gravats. "On a entendu un simple souffle qui nous a indiqué qu'il y avait sûrement quelqu'un dessous. Elle va bien et je pense qu'elle va s'en sortir sans problème. Elle est jeune et robuste, elle l'a prouvé en restant dans ce trou", a commenté auprès des vidéastes de l'AFP ce secouriste, Thierry Velu.
Un autre homme, Rishi Khanal, avait été retiré vivant mardi soir des gravats par des sauveteurs français après avoir été coincé 82 heures. Le jeune homme de 28 ans va devoir être amputé d'une jambe: "je pensais pouvoir retravailler (..) comment vais-je faire après ça?", a-t-il dit à l'AFP.
- Villages à 5 jours de marche -
Des dizaines de Gurkhas, soldats d'origine népalaise combattant dans les rangs britanniques, ont rendu hommage jeudi aux victimes du séisme, défilant dans les rues de Londres pour le 200e anniversaire de leur service sous le drapeau de la couronne.
De leur côté, les Nations unies ont lancé un appel de fonds de 415 millions de dollars pour les millions de rescapés qui manquent cruellement de vivres, de médicaments et d'eau potable dans la capitale Katmandou et les régions rurales.
Le Fonds monétaire international s'est dit prêt à augmenter le montant de son aide au Népal. Une équipe d'experts sera envoyée sur place "dès que possible", selon le FMI.
Pour leur part, les autorités népalaises ont annoncé la reprise d'ici la semaine prochaine des ascensions sur l'Everest, une source de recettes cruciales pour le pays, en dépit de l'avalanche déclenchée samedi par le séisme et qui a fait plus de 18 morts.
Le sauvetage de l'adolescent de Katmandou va probablement donner du baume au coeur aux sauveteurs qui ont dû jusque-là travailler dans des conditions compliquées, les répliques du séisme et la pluie rendant difficiles leurs efforts.
Même si ces répliques s'estompent, certaines ont encore été ressenties dans la nuit à Katmandou. La population de la capitale est épuisée et contrainte de survivre largement à l'extérieur.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.