Deux cent six rescapés du séisme au Népal, principalement des Français, sont arrivés jeudi matin à Roissy où ils ont été accueillis par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a annoncé la mort d'un troisième Français dans la catastrophe.
Les autorités redoutaient depuis plusieurs jours la mort, désormais "avérée", de ce ressortissant "emporté par une avalanche", selon M. Fabius.
Selon le Quai d'Orsay, "d?autres victimes sont malheureusement à craindre". Pour l'heure, "2.260 compatriotes ont été localisés et les efforts se poursuivent pour obtenir des nouvelles des 268 qui n?ont pas encore pu être joints", a indiqué dans la journée le ministère des Affaires étrangères.
L'avion français, un Airbus A350, s'est posé peu avant 05H45 avec à son bord 206 passagers, dont 12 enfants et 26 blessés, pour certains gravement, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des femmes, avec enfants en bas âge dans les bras, sont sorties de l'avion les premières, suivies par les autres passagers, certains en short et tee-shirt, boitant et descendant péniblement les marches.
Laurent Fabius les a accueillis au pied de la passerelle avant qu'ils n'embarquent dans des bus, certains souriant, d'autres l'air exténué.
A l'arrière de l'avion, le personnel du Samu évacuait les blessés les plus graves sur des civières. Selon le Quai d'Orsay, vingt personnes ont été hospitalisées.
"Il y a une angoisse par rapport à ce qu'ils ont vécu et une angoisse pour ceux qui sont restés" au Népal, a confié M. Fabius.
L'appareil, mis à disposition par Airbus, était arrivé à Katmandou mercredi matin avec 55 personnels de santé et humanitaires, ainsi que 25 tonnes de matériel (abris, médicaments, aide alimentaire).
- "C'était l'hécatombe" -
Un deuxième avion dépêché par Paris, qui était immobilisé aux Emirats depuis mardi avec 20 tonnes de matériel, est finalement arrivé à 02H40 à Katmandou. Selon le Quai d'Orsay, son arrivée à Paris, avec 110 autres rescapés à son bord, est prévue "dans la soirée".
Le petit aéroport de la capitale népalaise est engorgé par le trafic et l'afflux d'aide humanitaire.
Les Français rapatriés par des vols affrétés par les autorités sont considérés comme "les plus éprouvés" par la catastrophe et les "plus vulnérables (blessés, familles avec enfants)", selon le ministère des Affaires étrangères. Environ 400 Français en ont fait la demande, avait indiqué mercredi à l'AFP l'ambassadrice de France au Népal, Martine Bassereau.
Lors du vol, "l'ambiance était détendue, bien moins grave que sur place", a témoigné Philippe Breton, un bénévole de la Croix-Rouge qui les accompagnait. "Mais au soulagement de rentrer chez soi se mélangeait la culpabilité du départ, d'abandonner un pays et ses habitants. Certains étaient très affectés".
Nathalie Boileau, une Parisienne d'une quarantaine d'années, a confié à la presse, à son arrivée à Roissy, avoir été "bichonnée" dans l'avion après avoir assisté à une "hécatombe".
"Dans le vieux Katmandou c'était l'hécatombe, il y avait des morts et encore des morts. Dans ces moments-là, on a l'impression que sa vie est terminée, moi je suis sauve, j'ai eu beaucoup de chance, ma fille est vivante, mon compagnon aussi", a-t-elle raconté, tout en déplorant une lenteur et un manque d'organisation des secours.
"Ceux qui ont été merveilleux, ce sont tous ceux qui nous ont accueillis à partir du moment où on est arrivé à l'école française, mais il ne faut pas que l'ambassade de France soit fermée quand il y a un tremblement de terre", a-t-elle dit.
"C'est une très petite ambassade, je sais que c'était la panique partout", a expliqué M. Fabius, assurant que chacun faisait "le maximum".
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