Deux cent six rescapés du séisme survenu samedi au Népal, principalement des Français, sont arrivés jeudi à Roissy où ils ont été accueillis par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a annoncé la mort d'un troisième Français dans la catastrophe.
Les autorités redoutaient depuis plusieurs jours la mort de ce ressortissant, "emporté par une avalanche", selon M. Fabius. Elle est désormais "avérée", a-t-il ajouté.
"Le nombre des personnes qu'on a retrouvées augmente tous les jours, ça c'est une bonne chose, mais il y en a encore plus de 200 qu'on n'a pas retrouvé. Pour certaines d'entre elles on est très inquiets", a précisé le ministre.
L'Airbus A350 affrété par les autorités françaises s'est posé peu avant 05H45 avec à son bord 206 passagers, dont 12 enfants et 26 blessés, pour certains gravement, a constaté une journaliste de l'AFP.
Quasiment tous sont français, à l'exception d'une quinzaine de ressortissants allemands, suisses, italiens, portugais ou encore turcs, selon une source du Quai d'Orsay. M. Fabius a également mentionné la présence de ressortissants coréens à bord.
Les femmes avec des enfants en bas âge sont sortis de l'avion en premier, suivies par les autres passagers, certains en short et tee-shirt, boitant et descendant péniblement les marches.
Le ministre des Affaires étrangères les a accueillis en bas de la passerelle avant qu'ils ne s'engouffrent dans des bus, certains souriant, d'autres l'air exténué.
A l'arrière de l'avion, le personnel du Samu évacuait les plus grièvement blessés sur des civières.
Des psychologues, une équipe médicale et des personnels du centre de crise du Quai d'Orsay étaient également présents pour leur porter assistance.
"Il y a une angoisse par rapport à ce qu'ils ont vécu et une angoisse pour ceux qui sont restés" au Népal, a confié M. Fabius.
L'appareil, mis à disposition par Airbus, était arrivé à Katmandou mercredi matin avec 55 personnels de santé et humanitaires, ainsi que 25 tonnes de matériel (abris, médicaments, aide alimentaire).
- "C'était l'hécatombe" -
Un deuxième avion dépêché par Paris, qui était immobilisé aux Emirats depuis mardi avec 20 tonnes de matériel, est finalement arrivé à 02H40 Katmandou, selon M. Fabius, qui a dit espérer "un retour dans la journée" en France avec d'autres rescapés.
Le petit aéroport de la capitale népalaise est engorgé par le trafic et l'afflux d'aide humanitaire.
Les Français rapatriés par des vols affrétés par les autorités sont considérés comme "les plus éprouvés" par la catastrophe et les "plus vulnérables (blessés, familles avec enfants)", selon le ministère des Affaires étrangères. Environ 400 Français en ont fait la demande, a indiqué mercredi à l'AFP l'ambassadrice de France au Népal, Martine Bassereau.
Une Parisienne d'une quarantaine d'années, Nathalie Boileau, a raconté à la presse à son arrivée à Roissy avoir été "bichonnée" dans l'avion après avoir assisté à une "hécatombe".
"Dans le vieux Katmandou c'était l'hécatombe, il y avait des morts et encore des morts. Dans ces moments-là, on a l'impression que sa vie est terminée, moi je suis sauve, j'ai eu beaucoup de chance, ma fille est vivante, mon compagnon aussi", a-t-elle raconté, tout en déplorant la lenteur et le manque d'organisation des secours.
"Ceux qui ont été merveilleux, ce sont tous ceux qui nous accueilli à partir du moment où on est arrivé à l'école française, mais il ne faut pas que l'ambassade de France soit fermée quand il y a un tremblement de terre", a-t-elle regretté.
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