Face à la menace terroriste, le budget de la Défense va augmenter de près de 4 milliards d'euros de 2016 à 2019 et 7.000 militaires seront affectés en permanence à la sécurité nationale, a annoncé mercredi François Hollande.
Depuis les attentats des 7, 8 et 9 janvier (17 morts), "la France fait face à de lourdes menaces aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre territoire", a affirmé le chef de l'Etat à l'issue d'un Conseil de défense réunissant les principaux responsables politiques et militaires.
En conséquence de quoi, l'opération Sentinelle de patrouilles militaires engagée depuis le début de l'année avec 10.000 hommes sera "pérennisée" avec "7.000 militaires" affectés à cette mission "de manière durable", a ajouté François Hollande.
Le budget de la Défense, qui est en 2015 de 31,4 milliards d'euros, va bénéficier de "3,8 milliards (d'euros) supplémentaires" entre 2016 et 2019, a aussi indiqué le président.
Cette augmentation visera les dépenses en personnels et en équipements que vont nécessiter l'adaptation de l'armée française aux nouveaux défis posés par la menace terroriste. François Hollande a notamment évoqué la nécessité d'accorder plus de moyens à la cyberdéfense et au renseignement.
Tenant compte des décisions prises ce mercredi, l'"actualisation" de la Loi de programmation militaire 2014-2019, votée en 2013, fera l'objet d'un projet de loi soumis au gouvernement le 20 mai avant son examen et un vote au Parlement, a-t-il aussi indiqué.
Ces décisions vont entrainer une révision des réductions d'effectifs dans les Armées qui étaient prévues par la Loi de programmation.
- 18.500 postes menacés de suppression préservés -
Ainsi, 18.500 postes au total seront préservés sur les 34.000 suppressions d'emplois prévues par la Loi de programmation militaire 2014-2019, a précisé la présidence.
En début d'année, le président avait déjà annoncé le gel de 7.500 suppressions d'emplois qui étaient prévues en 2015.
Le ministère de la Défense va pouvoir en conséquence faire passer le réservoir de forces terrestres pouvant être déployées sur le terrain de 66.000 militaires aujourd'hui à 77.000.
"Aujourd'hui, on est au-delà du contrat opérationnel tant à l'extérieur qu'à l'intérieur et il faut qu'on reprenne de la marge", note-t-on au ministère de la Défense. "On en est à rogner les permissions, voire les phases de réentraînement avant de repartir en opérations".
En extérieur, 9.000 hommes sont actuellement mobilisés au Sahel, en Centrafrique et dans le Golfe. Depuis les attaques de janvier, 10.000 militaires protègent en France des sites sensibles (opération Sentinelle) pour un coût estimé à un million d'euros par jour.
François Hollande a enfin tiré un trait sur la querelle entre les ministères de la Défense et de l'Economie sur un trou budgétaire de 2,2 milliards d'euros pour le budget de la Défense 2015.
Ce budget misait sur des recettes exceptionnelles de 2,2 milliards d'euros liés à la cession de fréquences hertziennes de la TNT à des opérateurs privés mais qui a pris du retard et ne devrait se faire qu'en fin d'année. Cette option est abandonnée, a laissé entendre François Hollande.
"En 2015, les crédits du ministère de la Défense de 31,4 milliards d'euros sont sanctuarisés et ce seront des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures", a-t-il dit mercredi.
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