La situation s'est tendue à nouveau dans la nuit à Baltimore (est) où la police est intervenue en tirant du gaz au poivre peu après l'entrée en vigueur mardi à 22H00 (02H00 GMT) d'un couvre-feu pour disperser plusieurs dizaines de manifestants qui ont bravé l'interdiction.
"Les policiers ont désormais utilisé des bombes au poivre face à une foule agressive", a indiqué la police sur son compte Twitter après avoir indiqué que des individus "lancent des objets" aux officiers.
Selon la police --qui a fait face à un groupe "agressif et turbulent"--, un incendie a également été allumé par des "criminels" devant une bibliothèque.
Plusieurs chaînes de télévision, dont CNN, ont également évoqué le tir de fumigènes ainsi que de balles en plastique.
Plusieurs dizaines de personnes se trouvaient toujours à 22H00 dans les rues de Baltimore, où des milliers de militaires et de policiers avaient été déployés mardi soir en amont du couvre-feu d'une semaine, établi au lendemain de violentes émeutes.
Pendant les minutes précédant ce couvre-feu en vigueur jusqu'à 5H00 locales, des policiers avaient sillonné la ville en voitures de patrouille avec des porte-voix, et même un hélicoptère avec un haut-parleur, pour prévenir de l'imminence de cette mise en place.
Des violences avaient éclaté lundi juste après l'inhumation d'un jeune homme noir, Freddie Gray, 25 ans, mort quelques jours plus tôt dans des circonstances encore inexpliquées alors qu'il était détenu par la police. Un drame qui a exposé une nouvelle fois la méfiance entre la communauté noire et la police.
Mais malgré les nombreux appels des autorités à regagner leur domicile, des groupes de manifestants --pour la plupart de jeunes hommes noirs-- ont défié mardi soir des rangées de policiers en protection anti-émeutes, debout derrière leurs boucliers.
"Cette nuit nous aurons 2.000 gardes nationaux et plus d'un millier de policiers en service" à Baltimore pour y "restaurer l'ordre", avait prévenu lors d'une conférence de presse le gouverneur du Maryland Larry Hogan.
La police a averti qu'elle arrêterait toute personne dehors, sauf pour des raisons professionnelles ou médicales.
Tout au long de la journée, des manifestants étaient descendus dans quelques rues de la ville mais "dans l'ensemble ça a été une très bonne journée", a résumé en début de soirée le chef de la police Anthony Batts.
De nombreux habitants dans ces quartiers de l'ouest de la ville se sont mis à déblayer les devantures de magasins et les rues. Certains ont même dansé.
Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, a condamné comme beaucoup d'autres responsables les violences qui ont enflammé la ville de 620.000 habitants lundi, mais admis qu'elles étaient révélatrices d'une crise latente entre la jeunesse noire et la police.
"Nous avons vu trop d'exemples d'interactions entre la police et () des gens, surtout des Afro-américains, souvent pauvres, qui soulèvent des questions troublantes", a déclaré M. Obama.
Il a exhorté la police et la communauté noire à "l'introspection" après plusieurs faits divers où des Noirs non armés ont été tués par des policiers blancs. Ces drames avaient provoqué des manifestations qui ont viré parfois aux émeutes, notamment à Ferguson (centre).
Une enquête a été ouverte sur la mort de Freddie Gray mais de nombreux habitants estiment qu'il s'agit du dernier exemple des brutalités policières auxquelles les Noirs sont régulièrement confrontés.
- 'Des jeunes de 14, 15 ou 16 ans' -
Critiquée pour son inaction, la police n'a pas réagi davantage lundi "parce qu'il s'agissait de jeunes de 14, 15 ou 16 ans", a expliqué M. Batts, en précisant que la vingtaine de policiers blessés étaient désormais sortis de l'hôpital et qu'environ 250 personnes avaient été arrêtées depuis le début des incidents.
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