En moins de 15 ans, la Chine est devenue le deuxième vignoble du monde, derrière l'Espagne, et devance ainsi désormais la France, même si sa production la maintient encore au 8e rang mondial, loin derrière des acteurs plus classiques.
Avec près de 800.000 hectares, les vignes chinoises, qui occupaient en 2000 moins de 4% des terres consacrées à cette activité dans le monde, en constituent aujourd'hui près de 11%, a révélé lundi l'Organisation mondiale de la Vigne et du vin (OIV).
"Il faudra encore que ces chiffres soient confirmés", nuance le directeur général de l'OIV Jean-Marie Aurand, qui fait également valoir que la destination finale du raisin ainsi récolté reste à préciser entre vin, raisins secs, raisins de table.
"Cependant, les variétés plantées laissent penser qu'elles sont bien destinées à la vinification", à produire "cabernet, sauvignon, merlot, syrah, etc., des variétés internationales qu'on retrouve partout", fournies par les pépiniéristes du monde entier, dont la France, explique-t-il à l'AFP.
Selon M. Aurand, les vignes se sont surtout développées en Chine dans les régions historiquement productrices, le Hebei autour de Pékin et le Shandong, la riche province agricole de l'est, mais aussi dans deux nouvelles provinces, le Ningxia et le Sichuan.
"Ce sont des plantations de plusieurs dizaines, voire centaines, de milliers d'hectares effectuées avec des capitaux chinois, mais qui ont recours à une expertise étrangère de viticulteurs et d'oeonologues venus d'Australie, des Etats-Unis, d'Espagne, de France et d'Italie".
- Déclin européen -
Réciproquement, note M. Aurand, beaucoup de jeunes Chinois vont se former à l'étranger et la Chine se dote de ses propres centres de formation aux métiers de la vigne et du vin.
C'est d'ailleurs en Chine et en Amérique du Sud qu'apparaissent principalement les nouveaux vignobles alors que l'Union européenne continue de réduire ses surfaces qui sont aujourd'hui de 3,4 millions d'hectares (soit un recul de 21.000 ha).
Entre 2008 et 2011, l'UE a eu un plan de régulation du potentiel de production afin de soutenir les cours et d'améliorer la qualité de ses productions, ce qui l'a amenée à réduire en moyenne de 94.000 ha/an la superficie de ses vignobles.
Aujourd'hui, l'Espagne reste largement en tête avec plus d'un million d'ha (1,021 million) devant la France (792.000 ha) et l'Italie (690.000). Mais la France, qui a perdu près de 10% de ses surfaces vinicoles en dix ans, conserve son rang de premier producteur mondial de vin, avec 47 millions d'hectolitres en 2014.
Elle devance l'Italie, l'Espagne et les Etats-Unis, qui sont pour la troisième année consécutive les premiers consommateurs de vins du monde, avec 30 millions d'hectolitres l'année dernière.
Les Etats-Unis qui ont produit 22 millions d'hectolitres en 2014 en exportent environ quatre millions et en importent un peu plus de 10 millions.
"Ils sont encore loin de la France ou de l'Italie pour la consommation par tête, mais celle-ci augmente et surtout le nombre des consommateurs s'accroît".
- Deux bouteilles sur cinq exportées -
Quant au marché chinois, "il subsiste une grande inconnue sur son équilibre entre importations et production et une grande difficulté d'appréciation de la consommation de vin" reprend M. Aurand.
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