Deux violentes éruptions du volcan chilien Calbuco, mercredi et jeudi, après des décennies de demi-sommeil, ont provoqué l'évacuation de 5.000 personnes et mis en alerte le sud touristique du Chili et de l'Argentine en raison de très importants dégagements de cendres.
Du cratère culminant à 2.003 mètres d'altitude et situé au bord de l'océan Pacifique à 1.300 kilomètres au sud de Santiago, ont surgi jusqu'à jeudi d'immenses colonnes de fumée puis de cendres, s'élevant jusqu'à une quinzaine de kilomètres.
La première éruption, mercredi, décrite comme "assez explosive" par le vulcanologue Gabriel Orozco et qui a duré 90 minutes, a été classée 4-5 par les autorités, sur une échelle allant de zéro à huit.
Une nouvelle éruption, encore plus violente, a secoué le volcan dans la nuit, la télévision diffusant des images dantesques de flammes et de cendres. Si de la lave a été projetée du volcan pendant la nuit, dans un ciel zébré d'éclairs, aucune coulée n'était apparente sur ses flancs jeudi.
En revanche, une épaisse couche de cendres recouvre ses environs, où des engins de chantier ont été mobilisés pour déblayer les routes.
Le gouvernement chilien, qui n'a pas fait état de victimes, a décrété l'alerte rouge dans la région, l'une des plus touristiques du pays.
- Touristes ravis -
Dans le sud de l'Argentine, les autorités de Bariloche, ville touristique située à seulement 100 kilomètres du volcan, ont également pris des mesures d'urgence et demandé aux habitants de rester chez eux en raison de la présence de cendres.
Le Calbuco avait connu sa précédente éruption en 1961.
"Il n'était pas du tout endormi ! Il était actif et vivant" avec des émissions régulières de gaz et de fumerolles, a toutefois expliqué à l'AFP Florent Brenguier, sismologue de l'Université de Grenoble (France).
"Une durée de 50 ans entre deux éruptions, c'est très court à l'échelle d'un volcan", a-t-il poursuivi: "Cette nouvelle éruption n'est pas du tout surprenante" et pourrait durer "plusieurs jours ou semaines".
Quand il a commencé à se réveiller mercredi, "les gens ressentaient plus de l'excitation que de la peur, et ils se sont rapprochés du (lac) Llanquihue pour prendre des photos", a raconté à l'AFP Alvaro Ascencio, un habitant des environs.
"Moi je suis venue passer trois mois de vacances au Chili, mais je ne m'attendais pas à ça", témoignait Cody Fritz, une touriste américaine de 30 ans. "L'éruption a été incroyable () Mes vacances sont rentabilisées avec le spectacle du Calbuco !"
"L'explosion a provoqué une hystérie immédiate chez les habitants. On n'en croyait pas nos yeux", a dit à l'AFP Marcia Claro, patronne d'une cafétéria à Puerto Varas.
Dans cette localité touristique de 38.000 habitants située sur les rives du lac Llanquihue, les activités, notamment commerciales, se déroulaient normalement jeudi mais chacun gardait un oeil sur le volcan, distant d'une quarantaine de kilomètres.
- Risque d'inondations -
L'inquiétude porte désormais sur les conséquences de ces éruptions.
"Nous ne savons pas comment cela va évoluer. C'est assez imprévisible", a reconnu la présidente chilienne Michelle Bachelet, avant d'arriver sur place en début d'après-midi.
Néanmoins, en cas de nouvelle éruption, cela "n'affecterait en aucun cas une surface supérieure à celle que nous avons définie, de 21 kilomètres" autour du massif, qui correspond à la zone d'évacuation peuplée de 5.000 habitants, a assuré le vice-ministre de l'Intérieur, Mahmud Aley.
Il y a "une probabilité d'écoulement de lave à partir du volcan, ce qui pourrait faire fondre la neige et donc faire déborder les rivières", a prévenu Michelle Bachelet.
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