De Juliette Gréco, en tournée d'adieux, à la nouvelle "reine" de la pop française, Christine & the Queens, en passant par les rappeurs du moment ou les petits génies de l'électro: le Printemps de Bourges entend rester au carrefour des générations pour sa 39e édition qui débute vendredi.
Bonne nouvelle pour le festival en cette période de restrictions budgétaires: les subventions (près de 30% d'une enveloppe globale de 6,5 millions d'euros) sont bien au rendez-vous et le public aussi, indique à l'AFP Daniel Colling, co-fondateur du festival en 1977 qui va vivre sa dernière édition en tant que directeur.
L'organisateur en chef se réjouit du bon niveau des réservations, d'autant que la manifestation a changé ses habitudes en débutant un vendredi (pour finir mercredi 29) au lieu d'un mardi comme les années précédentes. L'objectif était d'éviter le 1er mai, risqué d'un point de vue fréquentation en raison de week-end prolongé mais également sur le plan économique car les salaires et les cachets des artistes auraient dû être doublés ce jour-là.
Comme tous les ans, les six jours du Printemps vont donner le ton d'un été des festivals avec un peu moins de stars (pas de Stromae sur les routes françaises cette année) et de rock, mais davantage de chanson, d'électro et de rap.
"C'est important de ne pas se couper d'un public jeune: le rap, l'électro, ce sont ce que les gamins écoutent le plus en ce moment", relève Jean-Michel Dupas, directeur de la programmation. "Le virage réamorcé vers la découverte est sans doute plus fort cette année", ajoute-t-il, avec 70% des artistes venant à Bourges pour la première fois.
Pour Juliette Gréco, ce ne sera pas une première au Printemps mais bien une dernière. La "Jolie môme", invitée de marque de la soirée d'ouverture, lance en effet à Bourges, à 88 ans, une ultime tournée qui doit durer plus d'un an.
- Pas de 'jeunisme' -
"J'aime Bourges, j'y suis passée plusieurs fois, c'est un endroit magique et extraordinairement utile. C'est un endroit de découvertes mais en même temps de sacralisation pour certains d'entre nous", confie à l'AFP Juliette Gréco.
Pour Daniel Colling, Juliette Gréco correspond à "l'identité" d'un festival qui s'intéresse depuis ses débuts aux artistes "revendicatifs" sans tomber dans le "jeunisme": "A la fin des années 1950, avec les relations qu'elle avait Boris Vian ou Miles Davis, c'était bien une rebelle".
Côté chanson, les femmes seront d'ailleurs largement à l'honneur avec d'ici à mercredi Brigitte, Selah Sue, Yael Naim, Camélia Jordana, Hindi Zahra, Izïa, The Do et la "reine" Christine en clôture.
Le rap et l'électro sont, eux, encore une affaire masculine. Les amateurs de hip hop auront le choix entre un rap en version "rue" (Kaaris, Alonzo, Gradur) ou en version plus "soft" entendue à la radio (Black M, Soprano). Les fans d'électro auront droit aux nouvelles figures de proue (le Français Rone, le Britannique SBTRKT ou "Substract") et à un glorieux ancien (l'Américain Jeff Mills).
Le festival va aussi s'illustrer par deux créations hommage. Hommage à Nina Simone, d'abord, avec un spectacle de reprises au casting relevé: Camille, Hindi Zahra, Ben L'Oncle Soul, Hugh Coltman, Yael Naim. Hommage en version classique au "songwriter" américain Elliott Smith ensuite: ce chanteur, qui s'est suicidé en 2003 à 34 ans, cité depuis en référence par nombre d'artistes folk.
Le Moyen-Orient, dans tous les styles, sera enfin en vedette cette année avec du rock libanais (Wanton Bishops), du hip hop palestinien (Dam), de l'électro égyptienne (Islam Chipsy) sans oublier les complaintes folk de l'Israélien Asaf Avidan.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.