Le Français Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie, "n'a pas bénéficié du plein exercice de ses droits", "du fait de graves dysfonctionnements de la justice indonésienne", accuse le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius dans une lettre à son homologue indonésien.
Le ministre français affirme que Serge Atlaoui, condamné à mort par Jakarta pour trafic de drogue, a été victime d'un "traitement expéditif", et a été "condamné à mort par une décision qui comporte des affirmations erronées", dans cette lettre adressée jeudi à Retno Lestari Priansari Marsudi, et dont l'AFP a eu une copie.
La France "demande instamment que l'Indonésie respecte dans cette affaire ses propres règles de droit et les obligations internationales que lui imposent les conventions auxquelles elle est partie", ajoute M. Fabius, demandant de nouveau un "geste de clémence" pour le condamné.
Paris ne cesse de hausser le ton depuis le début de la semaine pour tenter de sauver Serge Atlaoui, incarcéré depuis dix ans et qui clame son innocence, affirmant qu'il n'a fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique, et qui abritait en réalité une fabrique clandestine d'ecstasy.
Cette exécution "serait dommageable pour l'Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle", avait déclaré mercredi le président français François Hollande, en rappelant son opposition de principe à la peine de mort, abolie dans son pays en 1981.
De son côté, M. Fabius a convoqué mercredi, pour la troisième fois, l'ambassadeur d'Indonésie pour évoquer cette affaire.
Dans sa lettre à la ministre indonésienne, M. Fabius fait valoir que les autorités de ce pays ont annoncé que le recours présenté par le prévenu serait rejeté alors même qu'il était en cours d'examen.
Il ajoute que "la décision de la Cour suprême a été rendue en quelques semaines et sans audition des témoins", ce qui constitue un "traitement expéditif".
M. Fabius relève également des "affirmations erronées" dans la décision de le condamner à mort, notamment le fait qu'il "est présenté comme étant chimiste alors que tant ses co-condamnés que l'ensemble des témoignages permettent d'établir qu'il est soudeur et travaillait en tant que tel dans l'usine où étaient produits des stupéfiants".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.