Les Farc se sont engagées lundi à maintenir le cessez-le-feu unilatéral qu'elles observent depuis décembre en Colombie sauf en cas de siège de l'armée, alors que le gouvernement a levé son moratoire sur les bombardements contre la guérilla.
"Nous maintenons le cessez-le-feu unilatéral pour un temps indéfini, tant que nous ne faisons pas l'objet d'un siège permanent de la part des soldats", a déclaré à la presse le chef négociateur des Forces armées révolutionnaires de Colombie, à la fin du 35e cycle de pourparlers de paix à La Havane.
Cette annonce survient cinq jours après la levée par le président Juan Manuel Santos du moratoire sur les bombardements contre la guérilla marxiste, en représaille à une attaque des Farc contre l'armée, dans laquelle onze soldats ont été tués la semaine dernière.
"Il faut comprendre qu'il y a des actions offensives déployées dans le cadre d'une légitime défense", s'est justifié M. Marquez.
De son côté, le chef négociateur colombien Humberto de la Calle a estimé que les Farc "avaient failli à leur parole, à leur promesse de déclarer et maintenir un cessez-le-feu unilatéral".
"L'espoir s'est fracturé", a-t-il surenchéri, tout en assurant que le gouvernement n'allait "pas s'écarter du chemin du dialogue" ouvert en novembre 2012 et délocalisé à La Havane.
"Il faut poursuivre les négociations", avait auparavant exhorté dans la même veine le numéro deux des Farc. "Elles ne peuvent s'interrompre sous aucun prétexte".
Sur le terrain, les combats se poursuivent malgré ces pourparlers menés dans l'espoir de résoudre le plus vieux conflit d'Amérique latine, qui dure depuis plus d'un demi-siècle et a fait officiellement quelque 220.000 morts et plus de cinq millions de déplacés.
Ce week-end, deux guérilleros présumés des Farc ont été tués dans le centre de la Colombie.
Fondées en 1964 lors d'une insurrection paysanne, les Farc comptent encore selon les autorités près de 8.000 combattants, essentiellement repliés dans les régions rurales.
La guérilla a instauré depuis décembre dernier une trêve illimitée, tout en se réservant le droit de répliquer aux offensives de l'armée.
De son côté, le gouvernement de M. Santos, qui accuse les rebelles d'avoir violé leur cessez-le-feu, a toujours exclu jusqu'ici de conclure un armistice avant la signature d'un accord de paix définitif.
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