Après avoir ébloui les spectateurs aux quatre coins du monde, le Cirque du Soleil a été vendu à des sociétés d'investissements américaine et chinoise qui ambitionnent pour la troupe de saltimbanques née au Québec la conquête d'un ultime marché: celui de la Chine.
Le fondateur Guy Laliberté conservera une part minoritaire dans le groupe de divertissements qu'il a fondé en 1984, et continuera de participer "à la direction stratégique et artistique" de l'entreprise, selon un communiqué du cirque.
L'opération doit être bouclée à l'automne.
Les modalités de la transaction, comme le montant et la nouvelle répartition du capital, n'ont pas été dévoilées. Avant la transaction, le milliardaire québécois détenait 90% du capital, le solde étant détenu par des intérêts de Dubaï.
A l'issue de la transaction, TPG --qui possède le service de réservation de voitures avec chauffeur Uber et le casino Caesars Palace à Las Vegas-- détiendra une participation "majoritaire" dans le cirque, a indiqué ce dernier.
Selon les médias locaux, la transaction porte sur environ 1,5 milliard de dollars et TPG détiendra environ 60% de l'entreprise.
Selon le journal La Presse, la société chinoise Fosun Capital --qui est parvenue à racheter en février après une longue bataille boursière le Club Méditerranée-- aura environ 20%, contre 10% pour Guy Laliberté et 10% pour la Caisse de dépôt et de placement du Québec, le bras armé de la province francophone pour les investissements.
"Ces entreprises travailleront conjointement avec la société pour lancer et développer l'entreprise en Chine", a précisé le Cirque du Soleil.
- Beaucoup de profits -
"Après avoir passé 30 ans à créer la marque du Cirque du Soleil, nous avons trouvé avec TPG, Fosun et la Caisse les bons partenaires pour faire accéder le Cirque à l'étape suivante de son évolution en tant que société fondée sur la conviction que les arts et les affaires peuvent collectivement contribuer à rendre le monde meilleur", a déclaré Guy Laliberté, cité dans le communiqué.
Depuis ses débuts, le Cirque a entraîné dans son rêve près de 160 millions de spectateurs dans plus de 330 villes et 48 pays à travers le monde.
Le Cirque, qui compte 1.300 artistes, présentera dix-huit spectacles dans le monde en 2015.
Pour la première fois de son histoire, il n'avait pas dégagé de bénéfices en 2012 et avait dû licencier massivement. Il emploie actuellement 4.000 personnes, contre 5.000 il y a quatre ans.
En 2009, Guy Laliberté avait cédé une participation minoritaire de son entreprise à investisseurs de Dubaï dans l'espoir de conquérir de nouveaux marchés, mais cette initiative n'a pas porté ses fruits.
Le cirque génèrerait aujourd'hui la moitié de son chiffre d'affaires grâce à ses huit spectacles qui tiennent l'affiche en permanence à Las Vegas, tandis que les autres chapiteaux bleu et jaune du cirque seraient moins rentables.
"Le Cirque engendre encore beaucoup de profits", vendant "un peu plus de 11 millions de billets par année dans le monde", a cependant assuré lundi Guy Laliberté lors d'une conférence de presse.
Eternel rêveur doté d'un sens des affaires acéré, Guy Laliberté était devenu en 2009 le septième touriste de l'espace en séjournant à bord de la Station spatiale internationale dans le cadre d'une mission de 12 jours, qu'il s'était offerte pour 35 millions de dollars à l'occasion de ses 50 ans.
Selon les termes de la transaction, l'homme d'affaires québécois Mitch Garber --qui entretient des liens solides avec TPG-- présidera le conseil d'administration du cirque, tandis que Daniel Lamarre demeurera directeur.
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