Les combats entre rebelles chiites Houthis et partisans du président du Yémen appuyés par l'aviation saoudienne se sont concentrés dimanche dans quatre villes du sud du pays où Ryad a promis d'apporter une aide humanitaire massive.
Les derniers affrontements et raids aériens ont fait au moins 60 morts, selon un bilan partiel dimanche après-midi.
Les combats les plus meurtriers ont eu lieu à Aden, deuxième ville du Yémen, et à Taëz, autre grande ville du sud relativement épargnée jusqu'à ces derniers jours et où les Houthis viennent d'ouvrir un nouveau front.
Des positions Houthies ont de nouveau été la cible de frappes aériennes dimanche. La ville était totalement déserte et aucun commerce n'était ouvert, selon un correspondant de l'AFP.
Les rebelles sont arrivés à Taëz bien avant le début, le 26 mars, des frappes aériennes de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, mais ils n'ont pas réussi à prendre le contrôle total de la ville, face à la résistance des partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi au sein de la population.
Taëz, troisième ville du Yémen, revêt une importance stratégique pour les Houthis qui peinent à venir à bout de leurs adversaires à Aden, la grande cité portuaire plus au sud.
Partis de leur fief de Saada (nord), les Houthis, soutenus par l'Iran, sont entrés dans la capitale Sanaa en septembre 2014. Ils y ont pris le pouvoir en janvier, avec la complicité de l'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, avant de lancer une offensive en mars vers le sud.
Cette offensive a provoqué l'intervention de la coalition arabe pour venir en aide aux partisans du président Hadi qui s'est, lui, réfugié à Ryad.
Dix Houthis et quatre membres des "Comités populaires" - des paramilitaires favorables au président - ont péri à Taëz, ont indiqué dimanche des médecins et des responsables locaux.
Ces paramilitaires combattent aux côtés de soldats de la Brigade 35, loyale à M. Hadi.
A Ataq, capitale de la province de Chabwa, sept Houthis ont été tués dans une attaque nocturne contre leur position lancée par des combattants de tribus sunnites, selon des sources tribales.
A Dhaleh, également dans le sud, 17 Houthis ont péri dans des raids aériens et six paramilitaires dans des combats, selon des sources militaires et des responsables locaux.
- Aide saoudienne attendue -
Et à Aden, 11 Houthis et cinq paramilitaires ont été tués dans des combats, pendant la nuit et dimanche matin, qui ont opposé les rebelles aux paramilitaires dans plusieurs quartiers, selon des sources militaires.
Les paramilitaires ont repris aux Houthis une résidence du président Hadi et le siège du consulat de Russie, selon ces sources.
Après un appel onusien à une aide humanitaire internationale, Ryad a promis samedi de couvrir dans son intégralité le coût de cette assistance, soit 274 millions de dollars.
Il reste maintenant à monter cette opération qui devrait être très importante au regard des besoins de la population.
Le porte-parole de la coalition, le général de brigade Ahmed Assiri, a promis la mise en place, dans les prochains jours, d'un pont maritime pour l'acheminement de l'aide.
Au fur et à mesure que le conflit se poursuit, les conséquences deviennent de plus en plus lourdes pour les civils.
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