La Grèce se retrouvait pressée de toutes parts samedi de présenter son programme de mesures budgétaires qui lui permettront de continuer à recevoir l'aide internationale dont elle a besoin pour ne pas faire défaut sur sa dette.
La solution à la crise actuelle "est dans les mains du gouvernement grec", a assuré Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) à Washington lors des assemblées semi-annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
Mais "il faut beaucoup plus de travail et c'est urgent", a-t-il lancé, alors que l'impatience se manifestait aussi chez plusieurs grands argentiers, mêmes non-européens.
"Il n'y a pas de temps à perdre" et "il faut redoubler d'efforts", a averti le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew lors de ces mêmes assemblées. "La validité du programme (de réformes) doit être claire", a-t-il ajouté avant d'avertir: "L'Europe n'a pas besoin d'une nouvelle crise".
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, présent à Washington pour ces assemblées, s'est borné à répéter en public les thèmes du gouvernement de gauche radicale Syriza, arrivé au pouvoir en janvier et qui est revenu sur les engagements du programme précédent qui visait à remettre la Grèce sur les rails de l'orthodoxie budgétaire souhaitée par ses partenaires.
Mais Mario Draghi a demandé samedi des réformes "chiffrées", et a exigé que le gouvernement grec soit attentif à "l'impact budgétaire" de ses propositions.
Ce n'est que lorsque Athènes aura présenté ces mesures qu'elle pourra bénéficier de la dernière tranche d'aide prévue de son programme de soutien, s?élevant à 7,2 milliards de dollars. Cet argent lui est vital pour faire face à ses obligations de paiement sur sa dette.
Le président de la BCE a refusé de se placer dans l'éventualité d'un défaut de la Grèce. Emboîtant le pas de plusieurs autres responsables économiques internationaux ces derniers jours, il a toutefois estimé que la zone euro était désormais mieux préparée pour faire face à un tel défaut et, plus globalement, à une sortie de la Grèce de l'euro.
La zone euro est "mieux équipée qu'en 2012, 2011, 2010" si la situation devait empirer, a-t-il assuré.
La prochaine échéance est une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Riga le 24 avril.
- Progrès "indispensables" -
Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a affirmé à Washington qu'il était "absolument indispensable que des progrès solides soient enregistrés" lors de cette réunion.
La Grèce doit, de toutes façons, présenter son programme de réformes en temps voulu pour que puisse être négocié en juin un nouveau et troisième plan d'aide.
Athènes doit convaincre de la viabilité financière de son programme l'Union européenne, Commission en tête, mais aussi la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Cette dernière institution a souligné à l'occasion des assemblées de Washington que la croissance économique mondiale restait fragile et que des risques subsistaient, sans citer nommément la Grèce.
Sa directrice générale Christine Lagarde s'est jointe samedi au concert demandant à la Grèce d'accélérer le pas. "Ce que j'attends, ce n'est pas seulement une accélération mais aussi un approfondissement du travail", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse.
Evoquant ses conversations avec Yanis Varoufakis, elle a rappelé, en termes polis mais fermes, que la tâche d'un ministre des Finances était "d'aller loin dans l'analyse" et ensuite "d'agir".
"Nous avons clairement signifié que nous sommes disponibles tout le temps" pour entendre et examiner les propositions grecques, a-t-elle ajouté.
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