Le nouvel exploitant chinois de l'aéroport de Toulouse-Blagnac a assuré vouloir une croissance respectueuse des riverains, et confirmé son intention de céder des actions à un investisseur local, après les vives critiques qu'a suscitées la privatisation.
"Nous souhaitons favoriser le développement de vols internationaux et en particulier en provenance de l'Asie et de la Chine", déclare au quotidien La Dépêche du Midi de samedi Mike Poon, président-directeur général du fonds d'investissement hongkongais Friedmann Pacific AM (FPAM), citant notamment la mise en place de vols directs vers Pékin.
Mais "la croissance du nombre de passagers sera progressive et rationnelle", a assuré le patron de FPAM, membre clef du consortium chinois Symbiose qui a remporté 49,99% d'Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB, société de gestion de la plateforme).
"Je tiens à souligner que ceci se fera dans le respect de l'environnement et de l'habitat riverain Nous sommes très attentifs à l'environnement proche et donc aux riverains", a-t-il affirmé.
L'ouverture du capital d'ATB à un consortium chinois suscite une vive opposition, notamment de riverains qui dénoncent la perspective d'une augmentation des nuisances du quatrième aéroport régional de France.
Le plan de croissance de l'aéroport voulu par les Chinois fixe un objectif de 18 millions de passagers à l'horizon 2046, contre 7,517 millions en 2014.
En gage de sa bonne foi, M. Poon confirme son intention de céder à un investisseur local une partie des 49,99% détenus par les Chinois.
"Nous sommes toujours ouverts à la possibilité d'accueillir un actionnaire local", déclare M. Poon. Interrogé à savoir si la rétrocession de 16% de ses 49,99% était toujours d'actualité, le patron a répondu: "Bien sûr, cette proposition vient de nous".
L'Etat a cédé 49,99% des 60% qu'il détenait dans ATB pour 308 millions d'euros, confirme un arrêté publié vendredi au Journal officiel.
La part des collectivités locales, qui s'élève à 40%, n'est pas concernée par cette privatisation.
La cession prévoit la possibilité pour l'Etat de vendre aux Chinois les 10,01% qu'il détient encore mais le gouvernement avait récemment certifié ne pas en avoir l'intention.
M. Poon dément l'existence d'un pacte d'actionnaires secret qui engagerait l'Etat à voter dans le sens des Chinois, comme l'affirment des opposants à la privatisation.
"Il n'y a jamais eu la moindre volonté de quiconque de négocier un prétendu accord secret", affirme-t-il.
"Notre plan de développement est de faire de Toulouse un aéroport international qui compte", ajoute M. Poon, disant que "les plus grandes compagnies aériennes chinoises examinent actuellement l'opportunité d'ouvrir des vols directs vers Toulouse".
Les retombées "ne seront pas qu'aéroportuaires, mais bien régionales", précise-t-il. "Nous avons également la capacité d'attirer davantage d'investissements chinois", dit le patron, également pdg de la toute-puissante CALC, China Aircraft Leasing Company (Calc), entreprise d'Etat qui est le premier client chinois d'Airbus.
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