L'ONU a exigé un cessez-le-feu immédiat au Yémen où les besoins d'aide humanitaire se faisaient plus pressants vendredi après plus de trois semaines de combats entre rebelles chiites et forces gouvernementales soutenues par une campagne aérienne arabe.
Après d'intenses raids nocturnes dans le nord du pays, l'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite a bombardé à deux reprises un dépôt d'armes à l'est de la capitale Sanaa, selon des témoins.
Des colonnes de fumée se sont élevées du site qui appartient à la Garde républicaine, unité d'élite de l'armée restée fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui s'est rallié aux rebelles chiites Houthis.
A Taëz (sud-ouest), le palais présidentiel, visé par des raids, a été réduit à l'état de ruines, selon un photographe de l'AFP.
La coalition a aussi bombardé Aden, capitale du Sud, où un chef rebelle a été tué dans une frappe contre sa voiture, selon une source militaire. Au total, 76 personnes ont péri en 24 heures dans le Sud, où les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi résistent aux rebelles.
Mesurant la gravité de la situation, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé jeudi à une trêve "immédiate" dans ce pays "en feu".
Mais la coalition a réaffirmé sa détermination à poursuivre son opération militaire. "Nous avons besoin de patience et de persévérance. Nous ne sommes pas pressés", a répété vendredi son porte-parole, le général Ahmed Assiri, lors de son point de presse quotidien à Ryad.
Aidés par des militaires pro-Saleh, les Houthis liés à l'Iran ont lancé en juillet 2014 une offensive qui leur a permis de s'emparer totalement de la capitale Sanaa et de plusieurs provinces du nord, du centre et de l'ouest du pays.
- 7,5 millions d'habitants touchés -
Pour tenter de stopper leur progression dans le Sud et de les empêcher de prendre le pouvoir dans le pays, la coalition, alliée de M. Hadi, bombarde quotidiennement leurs positions depuis le 26 mars, date de leur entrée à Aden et de la fuite du président en Arabie saoudite voisine.
Selon un dernier bilan fourni vendredi par l'Organisation mondiale de la Santé, le conflit a fait 767 morts et 2.906 blessés depuis le 19 mars, dont un grand nombre de civils.
Les violences ont aussi poussé à la fuite des milliers d'étrangers et provoqué une crise humanitaire avec une pénurie de vivres et de médicaments en plus d'un manque d'eau, d'électricité et de carburant dans la plupart des régions.
L'Allemagne a procédé vendredi à l'évacuation par avion de "plus de 100 personnes", parmi lesquelles des ressortissants allemands et d'autres pays européens.
A Oslo, les autorités ont annoncé la libération d'un journaliste norvégien détenu depuis fin mars au Yémen, où il était soupçonné d'espionnage.
L'ONU et ses partenaires humanitaires ont lancé un appel urgent à une aide internationale de près de 274 millions de dollars pour répondre aux besoins de 7,5 millions d'habitants touchés directement par le conflit (sur une population de plus de 24 millions).
"Des milliers de familles ont fui leurs maisons en raison des combats et des frappes. Les familles ordinaires ont du mal à accéder aux soins de santé, à l'eau, à la nourriture et au carburant", a prévenu le coordinateur humanitaire, Johannes Van Der Klaauw.
A Taëz, malgré les violences, les habitants, privés de courant électrique et d'eau courante depuis plusieurs jours, vont s'approvisionner en eau dans les rares puits de la ville, selon un correspondant de l'AFP.
"Il est grand temps de soutenir (l'idée) de couloirs permettant le passage de l'aide qui sauve des vies et de passer à la paix véritable", a dit Ban Ki-moon.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.