Comment connaissiez-vous l'histoire du Plancher de Jeannot ?
J'ai découvert ce plancher au début des années 2000 dans un musée de collection d'art brut à Lausanne. J'avais 20 ans à ce moment là, il m'a fallu du temps, huit ans, entre la découverte de ce plancher et la décision d'écrire dessus.
Qu'est ce qui vous a incité à écrire sur cette histoire ?
C'est avant tout la récurrence. Pendant ces huit années, j'ai dû tomber sur ce plancher une fois par an. Je me suis intéressé à son histoire. Plus largement, le dénominateur commun qui traverse tous mes livres, c'est l'exclusion. Et la question qui sous-tend le roman, c'est comment une toute petite communauté – un village d'à peine 100 habitants – laisse mourir un jeune homme de 33 ans à quelques centaines de mètres d'eux ?
Dans ce livre, qu'est ce qui relève de la réalité et de la fiction ?
Je pars toujours du réel, seul le réel m'intéresse. Ensuite, il y a tout le travail de l'écrivain, ce savant mélange entre ce qui relève de la fiction et de la réalité. Mais dans cette histoire, je m'intéresse avant tout aux zones d'ombre, aux angles morts. C'est là que le travail de l'écrivain opère et là où la fiction se mêle à la réalité.
Votre écriture semble alimenter la psychose qui s'empare de cette famille et de ce village. Comment vous y êtes-vous prise ?
Il y a en effet un travail d'écriture plus spécifique cette histoire. L'histoire de Jeannot est tellement chargée.. Tous les faits mentionnés – soupçons d'inceste, enfant mort-né – sont vrais. Je me suis demandé comme il fallait raconter une histoire sans écrire le mot de trop. L'écriture est ici le véhicule le plus transparent possible.
Synopsis
Le Plancher de Jeannot renvoie à l'histoire de Jeannot, agriculteur béarnais né en 1939 et qui a grandi dans un environnement instable : père violent, frère mort-né, soupçons d'inceste. En 1959, il part pour la guerre d'Algérie mais en revient rapidement à la mort de son père. Sa mère décède ensuite, en 1971. Il l'enterre sous l'escalier familial avant de cesser de s'alimenter et de mourir seul, sans aucune réaction du reste du village. Seule trace laissée par Jeannot : 15 m2 de plancher gravés en lettres capitales dans les dernières semaines de sa vie.
Pratique. Rencontre mardi 21 avril à 18h à l'Armitière.
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