Environ 5.000 personnes ont participé dans le recueillement jeudi soir à la marche blanche en mémoire de Chloé, neuf ans, enlevée, violée et tuée mercredi à Calais.
"On a compté environ 5.000 participants à la fin de la manifestation", qui avait débuté vers 18H00, a indiqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais, selon qui l'itinéraire a dû être modifié en raison de l'affluence.
Isabelle, la mère de Chloé, s'est adressée au micro à la foule, avant le départ de la marche : "Chloé n'était qu'une enfant, Chloé n'était que joie. Aujourd'hui, nous pleurons tous une enfant qui ne voulait que vivre". "Comment affronter notre douleur ?", s'est elle interrogée.
"Nous exprimons ensemble la douleur qui nous accable. Un destin terrible et injuste a fauché cette enfant qui ne nous sera jamais rendue", a-t-elle déclaré devant une foule émue.
Après un bref rassemblement devant l'hôtel de ville, les participants ont commencé leur marche en direction du quartier où Chloé a été enlevée, à quelques minutes à pied du centre-ville de Calais.
-Un cortège silencieux-
La famille de Chloé - ses parents, sa soeur et ses deux frères - ouvrait le défilé, très émue, portant des T-Shirts affichant le photo de la petite fille de neuf ans. La maire de Calais, Natacha Bouchart, était en tête de cortège.
Celui-ci a été très silencieux. Il était composé de quantité d'enfants, d'adolescents et de leurs parents, la plupart recueillis et le visage ferme, certains portant des roses jaunes pâles. Une seule banderole, "Repose en paix", a été brandie.
"On s'aperçoit que nos enfants ne sont pas à l'abri", a affirmé Cathy, mère de quatre filles âgées de 18 à 23 ans.
En veut-elle à la justice d'avoir relâché un récidiviste? "Oui et non parce qu'ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent ()", a répondu la quadragénaire, visiblement très émue. "Mais les professionnels qui décident de les relâcher (les récidivistes), on aimerait qu'ils passent quelques années à vivre avec eux", a-t-elle ajouté.
-"Du fond du coeur"-
Joffrey, 29 ans, est venu la rose à la main: "Je ne pensais pas qu'il y aurait autant d'émotion, on devait venir pour elle, personne ne mérite ça", a-t-il dit, souhaitant "la peine de mort pour les violeurs d'enfants".
Après être passés devant le domicile de l'enfant, dans une barre HLM de petite taille, proche du square où elle a été enlevée, les marcheurs ont défilé jusqu'à l'école de Chloé.
Ils ont terminé leur parcours en rejoignant l'hôtel de ville, à l'issue d'un défilé d'une heure.
Sur le perron de la mairie, la mère de Chloé, aux cheveux courts teintés de mèches blondes, a de nouveau pris la parole au micro pour "remercier du fond du coeur" les participants.
"Ma vie ne pouvait pas continuer mais je le fais pour elle (Chloé)", a-t-elle déclaré, la voix troublée par les sanglots, avant d'entrer avec sa famille dans l'hôtel de ville en compagnie de Mme Bouchart.
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