Après la révélation de cet acte de vandalisme, commis mercredi après-midi dans l'immense cimetière Saint-Roch, le président François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté" la profanation de "plusieurs dizaines de tombes chrétiennes". "Tout sera mis en ?uvre pour que leurs auteurs soient rapidement identifiés et punis", a-t-il promis dans un communiqué.
Jeudi sur son compte Twitter, le Premier ministre, Manuel Valls, s'est dressé contre "une offense insoutenable", exprimant "toutes" ses "pensées pour les familles".
"Un suspect avait été repéré par le gardien du cimetière vers 14h30", avait indiqué le maire de la sous-préfecture, Pascal Bugis (DVD), sans donner de précision. Il a dénoncé un "intolérable saccage" dans lequel "le symbole de la croix était principalement visé".
Après un nouveau décompte effectué tard dans la soirée, "215 tombes ont dégradées", a confirmé à l'AFP la procureure adjointe de Castres, Charlotte Beluet, corroborant les chiffres avancés dès mercredi par le maire de la ville. Des sources proches de l'enquête avaient un moment évalué le nombre des dégradations à moins d'une centaine.
La magistrate a précisé jeudi matin que la police judiciaire de Toulouse venait d'être saisie de l'enquête.
Dans plusieurs allées de ce cimetière qui jouxte un lieu de prière musulmane, une journaliste de l'AFP a constaté que des dizaines de croix et des couronnes de fleurs en céramiques avaient été jetés à terre. Elle a par ailleurs décompté près de 200 concessions vandalisées.
Au portail du cimetière, plusieurs familles tentaient de s'informer sur l'état des tombes de leurs proches mais l'accès leur a été interdit pour les besoins de l'enquête.
"On nous dit c'est la partie gauche du cimetière qui a été touchée", explique à l'AFP Mireille, dont les parents sont enterrés à Saint-Roch. Des informations confirmées par la police municipale qui accompagne la presse.
"Ce n'est pas normal que ça arrive dans un cimetière quel que soit le pays, quel que soit le cimetière, juif, musulman ou chrétien. Quel est le but de ces gestes?", s'interroge Lucie, 21 ans, dont la grand-mère repose dans le cimetière.
- Un policier mortellement percuté dans l'Aveyron -
Aucun tombeau n'a été ouvert, et "seuls les symboles ont été abîmés et certaines stèles cassées", avait précisé M. Bugis. Le carré juif, situé à l'autre bout du site de sept hectares a été épargné.
Après avoir observé les dégâts et rencontré les élus au cimetière, M. Cazeneuve devrait ensuite se rendre à 15h à Lempaut, à une vingtaine de kilomètres de Castres, pour rendre hommage au policier tué vendredi par un chauffard à Decazeville, dans l'Aveyron.
Benoît Vautrin, 36 ans, a été mortellement percuté par un homme de 27 ans contrôlé positif au cannabis. Il tentait de fuir après un excès de vitesse et avait déjà été condamné pour conduite sous l'emprise de produits stupéfiants.
Le jeune homme a été mis en examen et écroué à Montpellier pour homicide volontaire aggravé et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
"Lorsque des actes aussi graves sont commis à l'encontre des forces de l'ordre, il faut que la justice puisse passer dans des conditions extrêmement rapides", avait estimé M. Cazeneuve.
La conduite de chauffeurs ivres ou drogués a coûté la vie à plusieurs policiers au cours des dernières années, notamment en septembre 2012 à Cannes (Alpes-Maritimes) et en février 2013 sur le périphérique parisien, suscitant à chaque fois les protestations de leurs organisations syndicales, voire des rassemblements de policiers devant les commissariats.
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