Total a annoncé jeudi la suppression de 180 postes sur 430 dans la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), qui cessera fin 2016 son activité de raffinage de pétrole brut et sera reconvertie notamment dans la production de biocarburants.
Le plan de restructuration de l'activité du raffinage du géant pétrolier en France, présenté jeudi matin aux syndicats lors d'un Comité central d'entreprise (CCE), prévoit également la modernisation de la raffinerie de Donges (Loire Atlantique) pour produire des carburants adaptés au marché européen, sans impact sur les effectifs, détaille le groupe dans un communiqué, confirmant une information donnée plus tôt par la CFDT.
L'ensemble représente un investissement de 600 millions d'euros.
Sur le site de La Mède, qui perdait plus de 100 millions d'euros par an, le groupe va investir 200 millions d'euros pour remplacer son activité de raffinage de pétrole brut par une unité de production de biocarburants. Total maintiendra toutefois certaines activités de raffinage classique, utiles dans le processus de bioraffinage.
Le plan de reconversion prévoit aussi le développement d'une plateforme de logistique pour le négoce de produits raffinés, la construction d'une centrale solaire et d'une unité de production d'AdBlue, un additif permettant de réduire les émissions d'oxydes d'azote des moteurs diesel, ainsi que l'ouverture d'un centre de formation dédié aux métiers de l'exploration et production d'hydrocarbures.
"Nous allons avoir une activité qui va demander moins d'opérateurs et donc moins de services de support mais cela reste un site important même si on réduit le nombre de postes à 250", a indiqué à l'AFP le patron de la branche raffinage/chimie de Total Philippe Sauquet, confirmant qu'il n'y aurait aucun licenciement.
Sur les 180 postes supprimés à La Mède, "une petite moitié devrait se dérouler avec des départs en retraite, des mesures d'âges y compris des retraites anticipées et une autre petite moitié, ce sont des reclassements du personnel non cadre", a-t-il ajouté. Le solde sera atteint par des mutations de cadres.
Total a déjà répertorié environ 70 postes au sein du groupe ou de ses filiales locales qui pourraient être proposés aux non cadres.
La CFDT "soutiendra tous projets durables pour les salariés de Total et ses sous-traitants" mais "ne cautionne aucune perte d'emploi", a indiqué le premier syndicat du groupe jeudi dans un communiqué.
La direction a toujours affirmé que cette réorientation stratégique se ferait sans fermeture de site ni licenciement.
Par ailleurs, Total va investir 400 millions d'euros sur sa raffinerie de Donges, également déficitaire, pour y produire, à partir de 2019, des carburants à la teneur en soufre réduite et donc conformes aux spécifications européennes sur les carburants.
Total avait posé comme condition à cet investissement le détournement de la voie ferrée qui traverse le site. Selon le syndicat, le groupe participera à hauteur de 50 millions d'euros aux travaux.
Total qui exploite cinq sites de raffinage en France souffre, comme l'ensemble du secteur européen, de surcapacités dans un contexte de baisse de la demande de produits pétroliers.
Le groupe vise un retour à la rentabilité de ces deux sites "à la date de mise en service" des différentes installations prévues dans le plan annoncé ce jeudi, a indiqué Philippe Sauquet.
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