Fort de croissances à deux chiffres en Espagne et en Italie, le marché automobile européen a rugi en mars avec des immatriculations en hausse de 10,6%, selon les statistiques livrées jeudi.
Alors que plus de 1,6 million de voitures neuves ont été mises sur les routes de l'UE le mois dernier, les constructeurs français ont enregistré de solides progressions, même si légèrement en dessous du marché: +10,2% pour Renault et +8,7% pour PSA Peugeot Citroën par rapport à mars 2014, a annoncé l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).
"Tous les grands marchés ont contribué positivement à l'expansion générale, en particulier l'Espagne (+40,5%) et l'Italie (+15,1%)", a relevé l'ACEA dans un communiqué, en notant que les trois premiers marchés automobiles de l'UE avaient également fait preuve de vigueur: la Grande-Bretagne (+6%), l'Allemagne (+9%) et la France (+9,3%).
Les marchés italien et espagnol avaient beaucoup souffert de la crise déclenchée en 2008, rétrécissant quasiment de moitié. D'autres pays de taille plus modeste ont également connu un rebond en mars, comme le Portugal (+41,8%). A l'échelle du marché européen, en croissance pour le 19ème mois consécutif, il s'agit du meilleur mois de mars depuis 2010.
Sur le premier trimestre 2015, la hausse des immatriculations européennes s'établit à 8,6% par rapport à la même période de 2014, pour un volume de 3,52 millions de voitures particulières. Là encore, les grands gagnants sont l'Espagne (+32,2%), l'Italie (+13,5%) mais aussi la France (+6,9%).
L'année 2014 avait été celle de la reprise dans l'UE après la crise et s'était terminée sur une hausse de 5,7% des immatriculations de voitures particulières.
Sur le plan des constructeurs, le groupe Volkswagen reste le leader incontesté du Vieux continent avec 24,3% de parts de marché sur le premier trimestre, fort de la vigueur de ses marques Volkswagen (+10,7%) et Seat (+16,2%).
- Nissan dépasse Toyota -
PSA, deuxième, demeure en retrait de la croissance générale sur trois mois, avec +3,4%, conséquence en particulier de la méforme de sa marque orientée haut de gamme DS, qui plonge de 17%. Il voit logiquement sa part de marché européen s'effriter à 10,7% contre 11,2% au premier trimestre 2014.
Le groupe Renault fait quant à lui mieux que le marché sur le trimestre grâce à une croissance des immatriculations de 10,1% qui lui permet d'atteindre 9,5% de part des immatriculations dans l'UE. La marque au losange (+12,2%) croît davantage que le "low-cost" Dacia (+5,1%).
Suivent deux généralistes allemands aux racines américaines: Ford, dont les ventes sur le trimestre ont crû de 7,3%, donc un peu moins que la moyenne, et Opel, qui n'arrive pas à sortir du marasme (-3%) attribué au retrait de la marque Chevrolet du continent européen.
Excellente forme en revanche pour le groupe italo-américain Fiat Chrysler (FCA), dont les immatriculations ont progressé de 12,1% sur les trois premiers mois de 2015, un résultat qu'il doit à un Jeep profitant à plein de son nouveau 4x4 compact "Renegade": +206,8% pour cette marque.
Les groupes de luxe allemands BMW et Daimler sont en embuscade, et eux aussi éclatants de santé: +12% sur le trimestre pour le groupe bavarois à l'hélice, qui comprend Mini, et +16,3% pour la société de Stuttgart, grâce à une gamme Smart renouvelée (+45,9%) même si les voitures ornées de l'étoile ne déméritent pas (+13,2%).
Renault peut aussi se féliciter des résultats de son partenaire Nissan, qui souffle de justesse à Toyota la place de premier groupe japonais dans l'UE sur le trimestre, à 900 unités près. Nissan a progressé de 26,8% lors de cette période et Toyota de 10,9%.
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