Une fillette de 9 ans, Chloé, a été retrouvée morte peu après son enlèvement mercredi après-midi à Calais, et un homme interpellé aux abords de la scène de crime a été placé en garde à vue par la police judiciaire de Coquelles(Pas-de-Calais), a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer.
Des policiers "alertés à la suite de la disparition d'une enfant signalée vers 15h30 rue Bossuet à Calais, découvraient aux alentours de 17 heures à Calais, dans le secteur du chemin des Dunes, le corps de Chloé, âgée de 9 ans", a précisé le parquet dans un communiqué à l'AFP.
"Les secours présents sur place ne parvenaient malheureusement pas à la réanimer", a-t-il ajouté, sans confirmer les informations selon lesquelles la fillette aurait été étranglée.
"Vers 18 heures, une patrouille de CRS interpellait un homme âgé de 38 ans, de nationalité polonaise, qui se trouvait à proximité des lieux. Immédiatement interpellé, il était placé en garde à vue", a précisé le parquet.
Selon le quotidien Le Parisien, citant des enquêteurs, cet homme, fortement alcoolisé, au moment de son interpellation, aurait "un lourd passé judiciaire". Ayant eu un parcours chaotique marqué par l'errance et des vols et violences volontaires, il avait notamment été condamné en 2010 à six ans de prison et une interdiction définitive du territoire après de violentes agressions, selon les mêmes sources et l'une de ses victimes témoignant dans le Parisien. Il était sorti de prison il y a quelques mois.
Le corps de la fillette "se trouvait à proximité d'un véhicule rouge immatriculé en Pologne, dont la présence avait été signalée par les témoins de l'enlèvement de la fillette", qui "jouait à l'extérieur avec une camarade lorsqu'un homme aurait surgi et l'aurait saisie pour la contraindre à monter dans un véhicule de couleur rouge". Selon un témoignage recueilli par le Parisien, la mère de la fillette a assisté impuissante au rapt de Chloé.
Les parents ayant immédiatement signalé au commissariat la disparition de leur fille", "toutes les patrouilles étaient mises en alerte", a encore indiqué le parquet.
- Le corps retrouvé dans un bois -
Un médecin légiste procédait mercredi soir aux premières constatations sur le corps de la fillette.
"La fillette a été retrouvée nue", selon une source proche de l'enquête, confiée à l'antenne de Coquelles de la DIPJ de Lille.
Le parquet de Boulogne-sur-Mer envisageait "d'organiser une conférence de presse" dans la journée de jeudi.
Selon la sénatrice-maire de Calais, Natacha Bouchart, c'est "en faisant une ronde", que "l'adjoint à la sécurité de la ville a retrouvé un véhicule rouge vide, immatriculé en Pologne, à l'arrière du bois Dubrulle, dans le nord de la ville." "Il a alors appelé les forces de l'ordre, qui ont retrouvé le corps de la fillette dans le bois vers 17H15. Au cours de la même battue, ils ont retrouvé l'individu à qui appartenait le véhicule, apparemment un ressortissant polonais", a-t-elle ajouté.
Habitante du quartier où la fillette a été enlevée, un square encadré par des barres HLM de petite taille, Fabienne raconte avoir vu l'agresseur rôder avant l'enlèvement - "un homme à lunettes de soleil, dégarni, bronzé" - et plus tard avoir vu la mère, la soeur et les frères de l'enfant "hurler".
Stacy, un adolescent du voisinage qui a vu l'homme tenir la petite fille par la main, a raconté à Fabienne que l'agresseur l'avait menacé de "lui flinguer la gueule" s'il ne partait pas, sans préciser s'il avait vu une arme.
Kenza, 9 ans, décrit en Chloé, sa camarade de classe, "une copine gentille avec qui on s'amusait souvent".
Dans la soirée, la police bloquait tous les accès du petit bois Dubrulle, ex-jungle des migrants de Calais près de l'usine chimique Tioxide, située aux abords nord-est de la ville entre le port et les premières maisons.
Ce petit bois d'environ 500 mètres sur 50, est bordé d'un lotissement de maisons individuelles, tranquille, tout près des lieux où a été retrouvée la fillette. Un chemin assez large permet d'accéder facilement au bois.
Une équipe de la police scientifique en tenue blanche, avec gants, masques sur le visage et charlottes sur la tête, est arrivée sur place vers 19H30, a constaté l'AFP.
Selon Natacha Bouchart, qui a tenu un point presse vers 22H00, une cellule de soutien psychologique des proches et voisins de la petite fille va être mise en place jeudi "en partenariat avec l'hôpital de Calais".
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