Le fabriquant de sous-vêtements DBApparel (Dim, Playtex, Wonderbra) a dévoilé mercredi un plan de restructuration prévoyant 600 suppressions de postes en Europe, dont 265 chez Dim, un symbole du "made in France".
A l'issue d'un Comité central d'entreprise près de Paris, le groupe textile américain HanesBrands (HBI) qui a racheté à l'automne DBApparel (marques Dim, Playtex, Wonderbra, etc.), a indiqué qu'"environ 600 postes, principalement de cadres et techniciens, seraient impactés en Europe" par son "plan visant à restaurer la compétitivité de DBApparel".
Selon un syndicat, les pays concernés sont l'Espagne, l'Angleterre et la République tchèque.
Cela se traduira en France par la suppression de 265 postes chez Dim, dont 165 dans les fonctions support à Autun (Saône-et-Loire), le berceau de la marque.
DBApparel fait travailler 7.500 personnes dans 20 pays, dont 5.000 en Europe. La filiale française Dim emploie 1.500 salariés, dont 850 à Autun.
Le groupe s'est dit "confiant" dans le fait qu'un nombre "significativement plus faible de salariés serait affecté au final" grâce aux postes créés en parallèle (99 selon un syndicat) et aux mesures de départs volontaires et de pré-retraite.
En France par exemple, "le nombre net de postes affectés pour DIM SAS pourrait être limité à environ 80", affirme le groupe, compte-tenu des postes vacants (24), des créations envisagées (53) et des mesures de départs volontaires qui seront proposées, notamment aux personnes âgées fin 2015 de plus de 57 ans et demi.
Les négociations avec les syndicats sur les mesures d'accompagnement démarreront en mai, jusqu'en septembre. Une phase de départs volontaires de deux à trois mois sera ouverte en fin d'année. Si les reclassements sont insuffisants, les licenciements interviendront au premier trimestre 2016.
Le groupe américain explique que le plan vise à "restaurer la compétitivité" de DBApparel et à "soutenir ses marques clés". Elle invoque des "difficultés structurelles", telles "un contexte économique défavorable", la "faiblesse de l'euro" et "un environnement concurrentiel plus difficile".
Concrètement, le projet prévoit de mutualiser les fonctions support (finances, RH, informatique) avec celles du groupe Hanes, aux Etats-Unis. Les fonctions commerciales et marketing resteraient gérées en propre en Europe.
Ce plan va permettre de "renforcer" les sites de production et centres logistiques (Autun en France et Rheine/Schongau en Allemagne), assure le groupe.
- Démotivation totale -
Au-delà des suppressions de postes, cette réorientation stratégique inquiète les syndicats.
"Dim ne sera plus jamais une entreprise autonome, tout sera piloté aux États-Unis", a déploré Luc Marti, délégué CFE-CGC, en déplorant le transfert des fonctions support.
"On craint une démotivation totale des salariés", a ajouté le responsable syndical.
"Dim, c'était une société avec une histoire, un vécu, une âme. On est en train de péter l'entreprise", a-t-il lancé ému à la sortie du CCE.
La réunion de mercredi doit être déclinée par un CE sur le site d'Autun jeudi.
Fondée en 1956, cette usine est le berceau de la petite société de bonneterie lancée par Bernard Bilbertstein pour fabriquer des bas chics et pas chers commercialisés à l'origine sous la marque "Bas Dimanche". Elle est la plus importante des sept usines du groupe DBApparel et comptait plus d'un millier de salariés il y a dix ans.
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