Le mystère restait entier mercredi sur le sort de 400 migrants disparus en Méditerranée, selon des humanitaires qui dénoncent l'incurie des autorités européennes face aux arrivées massives d'immigrés submergeant l'Italie et ses centres d'accueil.
Si les premiers témoignages sont confirmés, "ces derniers jours auront été parmi les plus meurtriers dans les eaux les plus dangereuses du monde pour les migrants et les demandeurs d'asile", a déclaré mercredi Judith Sunderland, responsable régionale de Human rights watch (HRW).
"Cela démontre à quel point il est important de se doter d'un robuste mécanisme de secours dans la Méditerranée centrale", a réagi Antonio Guterres, secrétaire général du haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Jusqu'à 400 migrants ont disparu dans le naufrage d'une embarcation de fortune dimanche en Méditerranée, selon des survivants, environ 150, débarqués mardi matin en Italie et interrogés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'ONG "Save the children".
Les garde-côtes italiens ont indiqué avoir sauvé 145 migrants, agrippés à leur embarcation qui avait chaviré.
Interrogé par l'AFP, le commandant Filippo Marini, porte-parole des garde-côtes italiens, a souligné mercredi qu'aucun autre survivant n'avait été retrouvé en dépit de recherches intensives, y compris aériennes, lundi et mardi.
- Aucun signe d'autres survivants -
"Aucun élément permettant de penser qu'il y ait d'autres survivants" n'a été retrouvé, a souligné le commandant Marini.
Lors de leur intervention dimanche, les garde-côtes avaient aussi repêché neuf corps à proximité de l'embarcation.
Les survivants ont assuré qu'il y avait au total 500 à 550 personnes à bord de leur bateau, dont de nombreux jeunes, a précisé mercredi à l'AFP le porte-parole de l'OIM à Rome, Flavio Di Giacomo.
Cette énième catastrophe maritime, si elle devait être confirmée, a provoqué la colère de plusieurs ONG et organisations internationales.
"Le nombre intolérable des victimes ne va que s'accroître si l'UE n'agit pas maintenant pour garantir des opérations de secours", a ainsi souligné Judith Sunderland de HRW.
"En demandant l'arrêt de l'opération de sauvetage Mare Nostrum qui avait sauvé 17.000 vies, pour la remplacer par Triton, une mission de surveillance seule, l'UE tourne le dos à ses responsabilités et menace clairement des milliers de vies humaines", a réagi Amesty International.
L'OIM a déjà enregistré plus de 500 morts de migrants en Méditerranée depuis le début de l'année avant ce nouveau drame, contre 47 l'année dernière pendant la même période.
- 'Les départs ne diminuent pas' -
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