François Hollande est attendu ce mercredi en Suisse pour une visite d'Etat de deux jours qui vise à relancer la relation avec Berne, 17 ans après Jacques Chirac, dernier président français en date à s'être rendu en visite officielle chez le voisin helvétique.
Paris entend ainsi tourner la page d'une série de brouilles sur les questions de l'évasion fiscale ou de l'aéroport de Bâle-Mulhouse mais aussi célébrer voire s'inspirer du "modèle" helvétique en matière de croissance verte ou d'apprentissage.
Les visites officielles de chefs de l'Etat français se sont comptées sur les doigts d'une main depuis le siècle dernier avec, outre Jacques Chirac en 1998, François Mitterrand en 1983, et Armand Fallières en 1910.
Si la question de l'évasion fiscale a longtemps pesé sur les relations, le climat s'est "considérablement amélioré" ces deux dernières années, note-t-on à l'Elysée où l'on souligne que les "bases sont réellement bien meilleures", même si la Suisse doit "évidemment poursuivre" ses efforts.
Après avoir accepté d'échanger, sur demande, les informations concernant les ressortissants français soupçonnés d'évasion fiscale par Bercy, Berne s'est engagé à rendre cet échange d'informations automatique à compter de 2018.
"Les relations entre voisins, ça se soigne. Les problèmes de voisinage sont normaux mais il faut en parler ouvertement et souvent", a souligné mardi le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter, dans une interview à la Radio Télévision Suisse.
A son arrivée sur le sol helvétique où il est attendu vers 14H00 (12H00 GMT), François Hollande, accompagné de six membres du gouvernement (Ecologie, Education, Finances, Travail, Affaires européennes et Numérique) sera accueilli par la présidente en exercice de la Confédération, Simonetta Sommarruga.
Tous deux s'exprimeront ensuite à l'hôtel de ville de Berne avant de se retrouver pour un entretien et de tenir une conférence de presse conjointe. Un "dîner d'Etat" les réunira une nouvelle fois dans la soirée.
Auparavant, une rencontre avec quelques-uns des 167.000 Français résidant en Suisse sera l'occasion pour François Hollande d'évoquer aussi la situation des 150.000 travailleurs transfrontaliers qui rejoignent quotidiennement ce pays. Leur emploi est à présent menacé par le soudain renchérissement du franc suisse mais aussi la votation du 9 février 2014, par laquelle les Suisses avaient dit "oui" à "l'arrêt de l'immigration de masse".
François Hollande devrait rappeler à ce propos l'accord intervenu entre l'Union européenne et la Suisse sur la libre circulation des personnes et son attachement aux droits de ces travailleurs transfrontaliers.
- Train spécial -
Jeudi, le chef de l'Etat français se rendra dans la région de Zurich puis à Lausanne, toujours au côté de Simonetta Sommarruga, pour une série de visites autour de "trois axes", selon l'Elysée: l'investissement, la croissance verte et l'apprentissage.
Les deux dirigeants visiteront successivement l'entreprise Ernst Schweizer AG, championne du "clean tech", pour des échanges avec des apprentis et des salariés frontaliers français et évoquer une nouvelle fois la croissance verte, Paris jugeant que la Suisse est un "modèle" en la matière.
Après une rencontre avec les milieux d'affaires franco-suisses à l'Ecole des arts appliqués de Zurich, les deux chefs d'Etat prendront un train spécial pour se rendre à Lausanne.
A l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, l'accent sera mis sur la coopération franco-suisse en matière de recherche et d'innovation mais aussi sur les enseignements en ligne.
Signe de détente à la veille de cette visite: à défaut d'un règlement définitif, la sempiternelle question du statut fiscal de l'aéroport franco-suisse de Bâle-Mulhouse, pomme de discorde entre les deux pays, a fait l'objet mardi d'une déclaration de principe signée par leurs chefs de diplomatie, le Suisse Didier Burkhalter et le Français Laurent Fabius. Elle pourrait donc être prochainement résolue.
Sa visite officielle achevée, François Hollande s'entretiendra encore jeudi en fin d'après-midi avec le président du Comité international olympique, Thomas Bach, alors que la Ville de Paris a fait un pas décisif lundi vers sa candidature officielle à l'organisation des JO d'été de 2024.
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