Une nouvelle assemblée générale des salariés de Radio France est prévue ce mardi après-midi, après 27 jours d'une grève que le médiateur nommé par le gouvernement n'est toujours pas arrivé à dénouer malgré trois jours de consultations marathon.
La grève a été reconduite lundi par les salariés mais une rencontre surprise dans la soirée entre la ministre de la Culture et les syndicats pourrait faire évoluer la situation.
Déçus par les propositions du médiateur nommé jeudi par le gouvernement pour débloquer le conflit, les syndicats avait, en parallèle au vote de la grève, écrit à Fleur Pellerin pour lui demander que la médiation soit prolongée.
Lundi soir, au 26e jour du conflit le plus long qu'ait connu Radio France, "la ministre a pris l'initiative de se rendre à Radio France pour dire aux organisations syndicales que le texte posait les bases d'une sortie rapide du conflit. Et qu'il permettait d'engager, dans un deuxième temps, le travail pour les différentes réformes à conduire pour Radio France", indique-t-on au ministère de la Culture.
"Fleur Pellerin a tenu à souligner qu'elle se portait garante du dialogue social et du retour à la confiance", a-t-on ajouté à propos de cette réunion à laquelle participait le PDG de Radio France Mathieu Gallet.
"Elle n'est pas venue pour négocier mais pour expliquer et échanger", a précisé à l'AFP une source proche du dossier.
"On avait des problèmes sémantiques sur quelques points, elle est venue nous rassurer. Elle s'est déplacée, elle nous a entendus, c'est un signe fort même si ça ne préjuge pas de l'AG de demain à 15H00", a réagi Jean-Eric Ziolkowski, de la CFDT.
Contactée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité faire de commentaire.
Mathieu Gallet et les représentants de l'intersyndicale de Radio France devaient être auditionnés mardi après-midi au Sénat.
- Dilemme -
Lundi après-midi, la poursuite de la grève a été adoptée à une large majorité (moins 12 voix contre et 26 abstentions) en assemblée générale, après d'intenses débats une partie de la journée et une interruption de l'AG pour consulter les antennes locales de Radio France.
Signe que le conflit était à un tournant, des membres du personnel s'étaient massés dans les couloirs et devant les portes de la salle de l'AG pleine à craquer pour suivre les débats.
Certains élus syndicaux ont exprimé la crainte d'un pourrissement du mouvement si la grève était reconduite, notamment à l'approche des vacances scolaires.
Autre inquiétude: selon les syndicats, le médiateur Dominique-Jean Chertier, a conditionné dimanche la poursuite de sa mission à l'approbation par les représentants des salariés des propositions qu'il a laissées sur la table, après trois jours de consultations marathon.
Un "ultimatum" qui a crispé certains grévistes qui ont vu là une forme de "chantage".
"Si le médiateur part, la direction est renforcée. On prend un risque si on ne sort pas de cette grève aujourd'hui", avait souligné Philippe Ballet, délégué Unsa. Le syndicat, désormais favorable à la reprise du travail, s'est toutefois rallié au vote de l'AG.
D'autres salariés se sont inquiétés de l'image de Radio France que donne ce mouvement à l'extérieur.
Pour illustrer le "dilemme" des grévistes, l'un des participants à l'AG a cité la phrase du dramaturge allemand Bertolt Brecht: "Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu".
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