La Chine a vu ses exportations trébucher lourdement en mars, avec un recul inattendu de 15% sur un an, ont indiqué lundi les douanes, tandis que ses importations piquaient à nouveau du nez, symptômes inquiétants pour la deuxième économie mondiale.
Les exportations se sont affaissées à 886,83 milliards de yuans, soit 144,57 milliards de dollars, selon les statistiques officielles.
Ce repli confirme l'essoufflement d'un moteur de croissance traditionnel du géant asiatique, numéro un mondial des échanges de biens manufacturés.
Contrastant avec une envolée de presque 50% en février sur un an, il prend de court les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, qui tablaient en moyenne sur une hausse de 8,2%.
Certes, pour les autorités, ce chiffre décevant reflète l'impact des longs congés du Nouvel an lunaire, intervenus fin février et durant lesquelles les entreprises cessent toute activité.
Les usines augmentent leur production juste avant ces vacances, mais ne redémarrent ensuite que graduellement, a expliqué Huang Songping, porte-parole de l'administration des douanes.
Mais même sans ce facteur, les exportations auraient baissé de 4,4% en mars, a-t-il admis, reconnaissant "une demande internationale terne" et un vif recul des commandes à l'exportation.
"Les avantages compétitifs traditionnels de la Chine s'émoussent", a-t-il aussi déploré, en allusion au renchérissement de la main-d'oeuvre locale alors que s'aiguise la concurrence en Asie du sud-est.
"Le plongeon traduit probablement un contre-coup du Nouvel an, mais le commerce extérieur affiche globalement de piètres performances", diagnostiquent les analystes de la banque ANZ.
Et de pointer des reculs de respectivement 8% et 19% des exportations vers les Etats-Unis et l'Union européenne (UE), les deux principaux partenaires commerciaux de la Chine.
- Pas d'éclaircie sur la demande chinoise -
Quant à la demande intérieure, le tableau demeure obstinément morose: les importations chinoises se sont à nouveau contractées le mois dernier, reculant de 12,7% à 141,49 milliards de dollars (-12,3% à 868,67 milliards de yuans).
C'est moins que les plongeons d'environ 20% sur un an enregistrés en janvier puis en février --les plus forts depuis cinq ans--, mais on est loin d'une embellie. La baisse était plus prononcée que celle anticipée par les analystes (-11,3%).
"Cela suggère une consommation intérieure toujours terne", même si l'effondrement des cours des matières premières sur l'année écoulée --pétrole et minerai de fer notamment-- "tire vers le bas la valeur des importations", souligne-t-on chez ANZ.
Vu l'accès de faiblesse des exportations, l'excédent commercial s'est quant à lui tassé de façon spectaculaire en mars, se réduisant de 60% sur un an, à 3,08 milliards de dollars. Très loin du sommet historique de 60,6 milliards de dollars en février.
Sur l'ensemble du premier trimestre, la Chine aura au final vu son excédent commercial multiplié par sept à 123,70 milliards de dollars.
Sur les trois premiers mois de l'année, les exportations chinoises ont progressé de 4,7%, tandis que les importations glissaient de 17,6%.
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