Les bureaux de vote ont ouvert lundi matin au Soudan, où les électeurs doivent choisir leur prochain président, mais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 25 ans, est assuré d'être reconduit.
Le scrutin, également législatif et régional, doit se dérouler sur trois jours, avec 7.100 bureaux de vote ouverts de 05H00 GMT à 15H00 GMT. 13,3 millions d'électeurs, sur une population estimée à près de 38 millions de personnes, sont appelés aux urnes.
A l'extérieur d'un bureau de vote du quartier El-Daïm à Khartoum, des représentants des candidats avaient installé des stands, tandis qu'à l'intérieur des volontaires attendaient les premiers votants, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Béchir, 71 ans, est assuré d'être réélu face à 15 concurrents peu connus et alors que la plupart des partis de l'opposition boycottent l'élection, comme en 2010.
Le scrutin a déjà suscité des critiques de la communauté internationale. L'Union européenne a ainsi jugé que ces élections ne pouvaient "donner un résultat crédible et légitime" car "le dialogue est contourné, certains groupes exclus et les droits civiques et politiques violés".
Ces élections, qui se déroulent sous l??il d'observateurs de 15 organisations internationales, dont la Ligue arabe et l'Union africaine, sont les deuxièmes multipartites depuis que le général Béchir est arrivé au pouvoir en juin 1989 à la faveur d'un coup d'Etat. Son parti, le NCP (Parti du Congrès National) et ses alliés contrôlent les rouages de l'Etat alors que les dissidents et les médias sont réprimés.
Dimanche, la police a dispersé à coups de bâtons une manifestation de quelques centaines d?étudiants, mobilisés contre le scrutin, dans la ville de Port Soudan (est), selon des témoins. Les protestataires scandaient notamment "le peuple veut la chute du régime".
A Kalma, au Darfour-Sud, région en proie à un conflit depuis 12 ans, des centaines d?habitants d?un camp de déplacés aussi manifesté sous le slogan "Non aux élections du sang".
Durant la campagne, M. Béchir a promis d'apporter "sécurité et stabilité politique et économique", alors que l'économie est exsangue et le pays déchiré par des violences au Darfour et dans les Etats du Nil Bleu et du Kordofan-Sud.
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