Un adolescent de 13 ans, membre prometteur du pôle espoir de surf, est mort dimanche matin à la Réunion après avoir été happé par un requin dans une zone interdite à la baignade, le septième décès dû à la résurgence des attaques de squale dans l'île depuis 2011.
Peu après 09H00, l'animal lui a arraché les membres et une partie de l'abdomen. Les pompiers n'ont pu que constater son décès malgré leur arrivée quasi immédiate et l'intervention des occupants d'un bateau qui avait ramené le jeune homme très vite sur le rivage. Ce bateau effectuait des relevés de balises, placées justement dans cette zone pour enregistrer les passages de squales.
L'adolescent, qui se prénommait Elio, se trouvait dans une zone interdite aux activités nautiques aux Aigrettes (Cap Homard, sur la commune de Saint-Paul), sur la côte ouest de l'île. Il y surfait avec six autres membres du pôle espoir de la Ligue de surf de la Réunion.
Très choqués, ces jeunes gens ont été pris en charge par les pompiers sur la plage qui a été évacuée. La sous-préfète de Saint-Paul ainsi que les élus locaux se sont aussitôt rendus sur les lieux du drame.
Une page Facebook a été ouverte et a déjà recueilli plus de 200 "j'aime" en une heure, signe de la vive émotion sur l'île.
C'est la seizième attaque depuis 2011, la septième mortelle. La dernière remontait au 14 février. Une baigneuse de 22 ans avait été attrapée par un requin à 5 mètres du rivage à Pont Mulla, Etang-Salé (sud de l'île), là encore dans une zone interdite en raison de sa dangerosité.
Le préfet de la Réunion, Dominique Sorain, a immédiatement hissé la "flamme rouge" sur les plages du littoral ouest et activé la "procédure post-attaque".
- Eaux troubles -
"Ce dispositif prévoit la réalisation d'opérations de pêche ciblées aux alentours immédiats du lieu de l'attaque", explique la préfecture dans un communiqué.
Cette tâche "mobilise actuellement des navires de pêche professionnelle, afin de mettre en place des dispositifs de capture".
Selon la préfecture, cet accident intervient au moment où se prépare la mise en place de "zones expérimentales opérationnelles" pour permettre aux jeunes surfeurs et à leurs entraîneurs de pratiquer leur sport.
"Ce dispositif de zones sécurisées est le seul capable de permettre une reprise appropriée des sports nautiques", souligne la préfecture qui relève toutefois que "la turbidité de l'eau constatée ce matin n'aurait pas permis l'activation" de ce dispositif. Les eaux troubles sont un des indicateurs de risque, les requins y évoluant avec une certaine prédilection.
Dans l'attente des "zones expérimentales opérationnelles", les activités nautiques "ne peuvent donc se pratiquer que dans le lagon et en dehors du lagon dans les espaces aménagés et les zones surveillées définies par arrêté municipal", insiste la préfecture.
"En conséquence, l'interdiction des activités nautiques dans la bande de 300 mètres est plus que jamais impérative", rappelle-t-elle.
Mi-février, juste avant la précédente attaque mortelle, le préfet Sorain avait reconduit jusqu'au 15 février 2016 l'arrêté interdisant la baignade et toutes les activités nautiques en dehors du lagon et des zones surveillées. Et prévu des zones expérimentales limitées à Saint-Paul, Trois-Bassins, Saint-Leu (littoral ouest).
La décision "d'interdire la mer", selon une expression souvent utilisée avec agacement par bon nombre de Réunionnais, avait été prise par la préfecture en juillet 2013 après la mort d'une jeune fille de 15 ans tuée par un requin à cinq mètres du rivage à Saint-Paul.
Cette situation a contribué à une baisse significative de l'activité touristique et entraîné l'annulation des compétitions de surf et de bodyboard. Même si les autorités cherchent aussi à éviter la psychose en rappelant que des attaques de squales avaient déjà eu lieu par le passé.
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