Visite de la chaîne des Airbus A380, puis du Centre national d'études spatiales (CNES), en quelques heures à Toulouse le Premier ministre indien Narendra Modi a confirmé samedi son intérêt pour la haute technologie française et européenne.
Au lendemain de l'annonce à Paris d'une commande de 36 avions de chasse Rafale, un contrat de plus de 5 milliards d'euros, M. Modri n'a fait aucune déclaration à la presse pendant les trois heures passées à Toulouse, mais il s'est ostensiblement laissé photographier devant un hélicoptère de transport militaire d'Airbus Group.
En compagnie du ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius du président d'Airbus group (ex-EADS) Tom Enders et du patron de sa filiale d'avions civils Airbus Fabrice Brégier, M. Modri a longuement posé devant l'hélicoptère H225M, un modèle pouvant à la fois transporter des troupes spéciales ou assurer des missions de sauvetage.
Laurent Fabius a relevé devant quelques journalistes que ce pays "offre des perspectives très importantes: il va à terme avoir 1,7 milliard d'habitants, un sixième de la population mondiale, et a des besoins en avions et hélicoptères, civils comme militaires". "Le fait que le Premier ministre soit là et que les relations soient excellentes c'est très positif", a ajouté le ministre de affaires étrangères.
"Il faut que la France soit très, très présente, comme elle l'est, la diplomatie économique cela marche: la commande du Rafale est ainsi un signe" , a ajouté M. Fabius.
A défaut de contrats à signer lors de la visite de M. Modi, les dirigeants d'Airbus Group ont déployé devant leur hôte leur volonté de coopération, organisant une rencontre avec une quinzaine de fournisseurs indiens ainsi qu'avec plusieurs dizaines de salariés indiens du groupe européen travaillant à Toulouse.
Le groupe d'aéronautique et de défense a aussi réaffirmé dans un communiqué son "engagement à 'produire en Inde'" en écho à la volonté des dirigeants du subcontinent.
"Je me réjouis de me rendre en France pour renforcer l'implication française dans notre programme +Make in India+, en particulier dans le secteur de la défense", écrivait ainsi Narendra Modi sur son compte Facebook au début de sa visite officielle en France.
Airbus group a rappelé qu'il disposait déjà de "deux centres d'ingénierie, d'un centre de recherche et technologie en Inde, employant au total 400 personnes hautement qualifiées".
Dans ce communiqué il ajoute que "ses achats en Inde représentent 400 millions de dollars par an, faisant vivre 5.000 salariés de 40 entreprises". Le patron d'Airbus Fabrice Brégier a notamment expliqué devant quelques journalistes que "tous les A320 ont des portes fabriquées en partie en Inde".
Le développement de ces achats va se poursuivre, car selon M. Brégier "il y a de plus en plus de groupes indiens de grande expertise prêts à devenir nos partenaires".
Le groupe a souligné en outre que dans le secteur des avions de transport militaire et des hélicoptères, il est "désireux d'installer des chaînes d'assemblage et de mettre en place un réseau de fournisseurs dans le pays".
Même si le but de la visite était moins commercial qu'industriel, M. Brégier s'est dit "sûr qu'il y aura un jour une compagnie indienne qui volera avec un A380 sous ses couleurs". Près de 800 Airbus ont été commandés en Inde depuis 10 ans, 200 y volent déjà et grâce aux commandes récentes (un accord pour 250 A320 Néo de la compagnie Indigo) Airbus occupe 70% du marché " s'est-il réjoui.
Au siège toulousain du CNES, M. Modi a ensuite notamment rencontré le président Jean-Yves Le Gall ainsi que de futurs ingénieurs indiens étudiant en Midi-Pyrénées.
Il a brièvement rencontré les élus et représentants de l'économie régionale à la préfecture avant de quitter Toulouse. Le premier Ministre indien doit poursuivre sa visite officielle en France jusqu'à dimanche matin puis s'envoler vers l'Allemagne.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.