Manuel Valls a jugé jeudi "intolérable, insupportable" la situation à Radio France, où la grève a été reconduite jusqu'à vendredi, 23e jour de conflit, avant des "annonces" de Fleur Pellerin pour rétablir le dialogue entre la direction et les syndicats.
"Il est impératif que le fil du dialogue social soit renoué entre M. (Mathieu) Gallet (PDG de Radio France), et les syndicats, car cette situation est intolérable, insupportable, à la fois pour les salariés, et bien sûr pour les différents auditeurs de Radio France", a dit le Premier ministre en marge d'un déplacement dans la Loire.
Les salariés de Radio France attendent des "annonces" de Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, visant à dénouer le conflit, selon une source syndicale.
La nomination d'un médiateur est un des préalables posés par les syndicats pour sortir de la crise, une mesure également préconisée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), mais sur laquelle Fleur Pellerin n'a pas pris position jusqu'à présent. Quant au patron de Radio France, très affaibli, il envisageait simplement le recours à des experts extérieurs.
La nomination "d'urgence" d'un médiateur a été aussi réclamée jeudi par le numéro un de Force ouvrière Jean-Claude Mailly.
La ministre de la Culture a reçu mercredi soir les représentants de l'intersyndicale pendant près de trois heures, une entrevue qui "s'est très bien passée", selon une source syndicale.
Fleur Pellerin avait indiqué mercredi devant les députés qu'elle recevrait "les parties prenantes très rapidement" et qu'elle prendrait "très rapidement" des décisions pour renouer le dialogue.
Le conflit, le plus long survenu dans le groupe depuis 1968, "a trop duré", a-t-elle lancé d'un ton ferme.
- Discussions au point mort -
Resté discret depuis le début du conflit, le CSA, qui a nommé Mathieu Gallet début 2014 et a seul le pouvoir de le démettre, a appelé "l'ensemble des parties" à mettre en ?uvre une "médiation".
"J'ai confiance en Fleur Pellerin", qui travaille à sa place - je rappelle que le responsable de Radio France est nommé par le CSA - pour renouer le fil du dialogue", a souligné Manuel Valls.
Les discussions sont au point mort entre direction et syndicats. Mercredi, un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire où Mathieu Gallet devait présenter son plan stratégique comprenant notamment quelque 300 suppressions d'emplois a tourné court. Les syndicats grévistes, vent débout contre toute suppression d'emplois, ont quitté la séance, après une déclaration préalable.
Auditionné mercredi par les députés de la Commission des affaires culturelles, Matthieu Gallet a affirmé qu'il "ne lâcherait rien sur ses convictions" et farouchement défendu son plan de redressement, notamment le développement du numérique, le rajeunissement des audiences et l'extension du réseau des radios locales de France Bleu.
Le plan stratégique est censé assainir les comptes du groupe de 4.600 salariés, en déficit de 21,3 millions d'euros cette année, en raison d'une stagnation des dotations publiques, alors que les charges augmentent. Selon la direction, la grève coûte un million d'euros par semaine au groupe public.
Son redressement financier passe par des réductions d'effectifs, l'arrêt des ondes longues et moyennes, la création de webradios et une refonte de France Musique.
Il est prévu "une réduction nette d'effectifs de 250 à 330 équivalents temps plein", avec 300 à 380 départs volontaires dans tous les secteurs d'activité, en partie compensés par la création de 50 postes dans de nouveaux métiers. La réduction de la masse salariale se situerait entre "18 à 24 millions", selon le plan stratégique dont l'AFP avait obtenu copie.
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