Dire "stop à l'austérité" et au blocage des salaires: quatre syndicats - CGT, FO, FSU, Solidaires - appellent jeudi après-midi à un grand défilé national à Paris, après des manifestations qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes en régions.
Près d'un quart (24%) des enseignants des écoles maternelles et élémentaires avaient cessé le travail jeudi dans le cadre de cette appel à la mobilisation, un taux qui grimpe à 50% à Paris et en Seine-Saint-Denis, selon les estimations du SNUipp-FSU, principal syndicat des professeurs des écoles.
Si FO met l'accent sur la grève, votée en février lors de son dernier congrès, la CGT mise, elle, surtout sur la manifestation parisienne, qui partira à 13H00 de la place de l'Italie en direction des Invalides, pour "se faire entendre du gouvernement".
Les deux leaders Jean-Claude Mailly (FO) et Philippe Martinez (CGT) prendront la tête du cortège, auquel ne se joindront pas les réformistes - CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa. La CGT a prévu "plus de 250 cars" venant de toute la France pour acheminer les manifestants, qui emprunteront également le train.
Dans la matinée, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés en régions, où plus de 80 défilés étaient programmés.
Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Nantes (3.000 selon la police), Rouen (5.000 selon les organisateurs, 2.800 selon la police), Tours (2.000 selon les organisateurs, 1.500 selon la police) ou encore Nice (1.500 selon la police).
Ils étaient environ 500 dans les rues de Strasbourg, selon un photographe de l'AFP, où ils avaient déployé des banderoles proclamant "non à la loi Macron" ou "guerre au capital".
Jean-Claude Mailly s'est dit auprès de l'AFP "optimiste" sur le niveau de la mobilisation, qui intervient une dizaine de jours après les élections départementales marquées par la défaite du PS et l'enracinement du FN.
- La Tour Eiffel fermée -
Pour Philippe Martinez, les salariés ont "sanctionné la gauche". En cause, selon le leader de la CGT, "l'austérité dont le résultat est le chômage et la montée de la xénophobie".
Et, selon le leader de FO, interrogé dans Le Figaro, il est "de la responsabilité" d'un syndicat "à un moment de dire stop" à "la logique d'austérité, dont les dégâts sociaux, économiques et démocratiques sont considérables".
Hormis dans le ciel, où l'appel à la mobilisation télescope un mot d'ordre lancé par le premier syndicat de contrôleurs aériens, les transports devraient fonctionner normalement. La SNCF comme la RATP prévoient un trafic normal sur leurs réseaux.
Alors que Radio France est en grève depuis plus de trois semaines, un appel à la mobilisation a aussi été lancé à France Télévisions.
La Tour Eiffel sera fermée jusqu'à 18H00, les personnels d'exploitation (caissiers, agents d'accueil) du monument payant le plus visité au monde s'étant joints au mouvement.
Au total, près de 800 syndicats d?entreprises publiques et privées appellent à la grève, selon la CGT. A La poste, seuls 6,65% des salariés avaient cessé le travail.
La protestation des syndicats rejoint celle de certains politiques : les écologistes ont demandé un "changement de cap" et Martine Aubry un infléchissement en faveur "de l'emploi et de la croissance". A gauche, Lutte ouvrière, le NPA et le Front de gauche soutiennent l'initiative syndicale.
En organisant un défilé national, la CGT espère aussi faire mieux que lors des journées d'action des deux dernières années, de moins en moins suivies. Et afficher une image de force et d'unité, après la crise sans précédent qui a abouti à la démission de son ex-numéro un, Thierry Lepaon.
La journée du 26 juin 2014, à l'appel de la seule CGT, n'avait rassemblé que 4.800 personnes à Paris, selon la police, et celle du 14 octobre 2014 pour la défense de la Sécurité sociale, 5.500.
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