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Le Pré-Saint-Gervais (France) (AFP). Des sans-abri retrouvent une vie normale dans des centres humanisés

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Le Pré-Saint-Gervais (France) (AFP). Des sans-abri retrouvent une vie normale dans des centres humanisés
Une semaine après la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, des centaines de SDF sont de nouveau à la rue, contraints d'appeler quotidiennement le 115 pour décrocher une place en centre d'hébergement - AFP/Archives
Avoir une clé, pouvoir inviter des amis "chez soi", se cuisiner des petits plats Une vie presque normale pour des sans-abri hébergés dans un centre d'Emmaüs solidarité au Pré-Saint-Gervais, en proche banlieue parisienne, un lieu transformé par un programme d'"humanisation". Une semaine après la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, des centaines de SDF sont de nouveau à la rue, contraints d'appeler quotidiennement le 115 pour décrocher une place en centre d'hébergement. Mais pour Sergio, Paolo, Didier et une vingtaine d'autres, cette galère est derrière eux. Depuis plusieurs mois, ils disposent chacun d'une chambre ou d'un petit studio équipé d'une salle de bains ou d'un coin cuisine. "Ici, j'ai ma clé, je peux entrer, sortir, je suis libre": Sergio Ferrera Dos Santos, 43 ans, raconte sa nouvelle vie avec un accent portugais chantant. Dans sa chambre, un lit une place, une petite télé sur laquelle il a disposé des photos de sa famille, une table de nuit où traine un livre sur la Bretagne. Une petite chambre mais un espace à soi, ce qui change tout après un an à dormir sur le trottoir ou aux urgences des hôpitaux. Avant il avait connu des dortoirs où "on dormait à dix ou douze", avec "de l'alcool, de la bagarre". "L'hygiène c'était pas toujours évident. Ici c'est top". Mettre un terme aux dortoirs, privilégier les chambres individuelles, c'est le sens de la démarche d'"humanisation" des centres d'hébergement lancée en 2008: "Avant on considérait qu'à partir du moment où les personnes n'étaient plus à la rue, c'était suffisant. Aujourd'hui, la qualité des lieux participe au travail de réinsertion sociale", explique Marc Prévot, président d'Emmaüs solidarité. - Potager, salle de sport, art - "Ces travaux traduisent un respect des personnes que nous accueillons", estime-t-il: il s'agit de "changer l'image des centres d'hébergement", que certains SDF redoutent, car ils sont associés aux vols, aux bagarres, à la promiscuité. "Quand j'ai atterri ici, ça m'a redonné de gros espoirs", confie Didier, ancien intermittent du spectacle de 49 ans, qui ne supportait plus le bruit de l'hôtel social de Montreuil où il vivait auparavant. Aujourd'hui, il s'occupe du potager du centre, qui dispose aussi d'une salle de sport, d'un atelier artistique et d'un cyberespace. Plusieurs mois de travaux et plus d'un million d'euros, financés par l'Agence nationale de l'habitat (Anah) et le Conseil régional, ont été nécessaires pour rénover les lieux. Avant les travaux, "c'était sale, meublé de bric et de broc, avec trois douches et trois WC pour 14 personnes et encore, ils avaient des chambres individuelles et on trouvait ça déjà très bien", se rappelle Christine Wagner, éducatrice. Aujourd'hui, "ils sont scotchés qu'on leur donne une clé, qu'ils puissent recevoir un ami ou une amie à dormir. Le droit à une vie sexuelle, c'est important aussi". Des couples sont aussi hébergés ensemble. Quelque 20.000 places d'hébergement ont déjà été "humanisées" sur un total d'environ 70.000, explique Blanche Guillemot, directrice générale de l'Anah qui a contribué à la rénovation de 13.000 places pour un total de 109 millions d'euros. Si le Centre du Pré-Saint-Gervais fait figure d'exemple, l'Anah, comme le délégué interministériel pour l'hébergement et l'accès au logement (Dihal), Sylvain Mathieu, souhaitent que davantage d'associations se tournent vers eux, avec des projets, pour bénéficier de financements. L'objectif, dit Sylvain Mathieu, c'est aussi "l'ouverture des centres 24h/24 pour ne pas avoir de remises à la rue le matin". Dans un contexte de crise du logement aiguë en région parisienne, l'association Droit au Logement estime qu'il faudrait "un plan d'urgence de 100.000 logements, dont la moitié en Ile-de-France, pour sortir les gens de la rue".

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