Après les nouvelles provocations de Jean-Marie Le Pen dans Rivarol la rupture est désormais consommée entre le président d'honneur du FN et sa fille Marine Le Pen, qui compte bien l'empêcher de mener son dernier combat électoral, en Paca aux régionales de décembre.
"Je m'opposerai, lors du bureau politique du 17 avril () à sa candidature en Provence-Alpes-Côte d'Azur": dans un communiqué mercredi matin, Marine Le Pen a acté ce à quoi ses soutiens l'invitaient depuis plusieurs jours.
Pour la première fois, la présidente du FN dépasse la simple condamnation des propos de son père, en annonçant son intention de l'empêcher de concourir à une élection au nom du Front national, le parti que Jean-Marie Le Pen a pourtant co-fondé en 1972, porté depuis à bout de bras et transmis à sa fille en 2011.
Non moins important, Marine Le Pen annonce aussi son intention de "réunir rapidement un bureau exécutif afin d'envisager avec lui les moyens de protéger au mieux les intérêts politiques du FN".
Il s'agit d'étudier au sein de l'instance frontiste suprême, composée de neuf membres dont Jean-Marie Le Pen lui-même mais acquise à Marine Le Pen, le statut actuel de M. Le Pen, président d'honneur du Front national et à ce titre membre de droit de toutes les instances.
Ce bureau exécutif pourrait se réunir jeudi, a indiqué à l'AFP un proche de Marine Le Pen, qui "ne pense pas qu'il soit possible" de retirer à M. Le Pen sa présidence d'honneur, mais qui souligne que des "poursuites disciplinaires" internes pourraient techniquement le viser.
Dans les statuts du FN, datant de 2011, il n'y a pas de procédure pour retirer à son titulaire le titre de "président d'honneur". Il ne semble pas en revanche y avoir d'opposition juridique à une exclusion.
- 'Campagne en déambulateur' -
Marine Le Pen, après ses proches et vice-présidents frontistes Florian Philippot et Louis Aliot, et le député "mariniste" Gilbert Collard, condamne aussi politiquement son père, évoquant "une véritable spirale entre stratégie de la terre brûlée et suicide politique".
"Son statut de président d?honneur ne l?autorise pas à prendre le FN en otage, de provocations aussi grossières dont l?objectif semble être de me nuire mais qui, hélas, portent un coup très dur à tout le mouvement, à ses cadres, à ses candidats, à ses adhérents, à ses électeurs", assure-t-elle aussi.
Les déclarations de Le Pen sur les chambres à gaz, "détail" de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, ne sont qu'une répétition de celles qui l'ont vu déjà être condamné judiciairement plusieurs fois. Et ce n'est pas la première fois - ce coup ci dans Rivarol, hebdomadaire d'extrême droite, qu'il prend la défense de Philippe Pétain. En octobre déjà, il estimait le régime vichyste "excusable".
C'est donc l'abondance de provocations en un temps réduit qui ont entraîné la réaction de sa fille. Un proche de celle-ci assure que la décision de s'opposer à la candidature du "Menhir" avait été prise avant même l'entretien à Rivarol.
Mais c'est aussi la situation politique: les régionales de décembre se profilent, et avec elles l'espoir de conquérir la région Paca, où le FN a obtenu 33% aux départementales de mars et aux européennes de mai 2014, Jean-Marie Le Pen étant alors tête de liste.
L'UMP se réjouissait d'avance d'une candidature du cofondateur du front.
"La campagne en déambulateur avec des blagues foireuses, pour l'UMP c'est tranquille", se désolait un frontiste récemment.
Quid alors de la tête de liste frontiste pour ces élections ? "Ca peut se faire en deux temps", indique un proche de Marine Le Pen. Dans l'immédiat, annihiler toute candidature de Jean-Marie Le Pen. Plus tard, lui trouver un remplaçant.
Le nom de l'historique frontiste Bruno Gollnisch revient parfois, mais celui de la favorite porte aussi la marque familiale : il s'agit de la benjamine du parti, la députée du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen.
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