Le sénateur Rand Paul, conservateur "libertaire" et précurseur du Tea Party, devrait devenir mardi le deuxième républicain d'envergure à se lancer dans la course pour la présidentielle de 2016.
Le républicain a invité la presse et ses soutiens à un discours à 12H00 locales (16H00 GMT) à Louisville, dans le Kentucky, Etat du centre des Etats-Unis dont il est l'un des deux sénateurs depuis le raz de marée républicain de novembre 2010.
Il suit Ted Cruz, qui a lancé un appel aux évangéliques en lançant sa candidature à l'investiture il y a deux semaines, mais devance Jeb Bush, qui mène les sondages des primaires sans avoir officialisé sa candidature.
Côté démocrate, Hillary Clinton a déjà ses équipes en place et des bureaux de campagne, suggérant un lancement dans les prochaines semaines.
Depuis plusieurs jours, les équipes de Rand Paul en quête de clics et de "retweets" ne laissent guère de doute sur l'ambition présidentielle de Rand Paul. Une vidéo présente une ébauche de slogan: "Le 7 avril, un leader se lèvera pour vaincre la machine washingtonienne et libérer le rêve américain."
C'est en défiant l'"establishment" républicain que Rand Paul, 52 ans, a lancé sa carrière politique en 2009, au tout début du mouvement anti-impôts et anti-Etat appelé à exercer une influence démesurée au sein du parti républicain durant les années Obama: le Tea Party.
Et c'est en se présentant comme un "nouveau genre de républicain" que Rand Paul cherchera à la fois à rassembler les ultra-conservateurs durant les primaires, et élargir la base électorale du parti chez les jeunes, les centristes et les minorités -- un délicat numéro d'équilibriste.
Son père Ron Paul, son héros politique, fut autrefois candidat "libertaire" à la présidentielle, soit conservateur sur les questions économiques mais libéral sur les questions de société.
Le fils Paul préfère le terme de "conservateur libertaire" ou "constitutionnel", prenant soin de rompre avec des positions trop puristes ou marginales.
Les libertaires saluent sa dénonciation des programmes de surveillance de la NSA (Agence nationale de sécurité), ses propositions de réforme pénale, et sur le cannabis médical. En politique étrangère, il a longtemps été partisan d'un désengagement américain, allant jusqu'à proposer la suppression de toute aide étrangère.
- Meilleur contre Clinton -
Mais Rand Paul a mis de l'eau dans son vin. Il a récemment proposé une augmentation du budget du Pentagone. Sur le mariage gay et le droit à l'avortement, il est proche de la ligne républicaine traditionnelle.
"Oui, c'est vrai, il a dit des choses qui font râler les libertaires, mais () il reste le plus libertaire de tous les candidats", analyse David Boaz, vice-président du centre de réflexion libertaire Cato Institute.
"C'est de la politique, il faut qu'il trouve un équilibre pour gagner d'abord en Iowa et dans le New Hampshire, ensuite l'investiture et enfin l'élection présidentielle", dit à l'AFP ce spécialiste, auteur du livre "L'esprit libertaire".
Les démocrates, et certains de ses rivaux, préfèrent y voir de l'opportunisme.
"Malheureusement pour Paul, peu importe combien de fois il tente de se réinventer", dit un porte-parole du parti démocrate, Michael Tyler. "Ses idées sont entièrement en dehors de la norme."
Mais dans le Kentucky, les supporteurs du premier jour, au sein du Tea Party, affirment leur fidélité au pourfendeur autoproclamé de l'establishment.
"Je l'aime beaucoup", dit à l'AFP John Hodgson, président du Tea Party de Louisville. "Il a changé certaines de ses positions pour être moins isolationniste, mais je pense que ça correspond à une vision plus pragmatique du monde."
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