Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé lundi un accès des agences humanitaires aux milliers de Palestiniens bloqués dans le camp de Yarmouk en Syrie, assiégé notamment par le groupe Etat islamique (EI), pour une évacuation en toute sécurité.
"Nous appelons à protéger les civils dans le camp, à assurer un accès humanitaire à cette zone pour fournir une aide vitale" aux quelque 18.000 Palestiniens assiégés, a déclaré la présidente du Conseil, l'ambassadrice jordanienne Dina Kawar, à l'issue de consultations à huis clos.
Elle a plaidé notamment pour "un passage sécurisé et une évacuation des civils".
Les 15 pays membres du Conseil sont prêts "à envisager les mesures supplémentaires qui pourraient être prises afin de fournir la protection et l'assistance nécessaires" aux Palestiniens de Yarmouk, a ajouté l'ambassadrice, sans donner de précisions.
Mme Kawar a aussi rappelé des résolutions de l'ONU sur la Syrie qui font obligation "à toutes les parties (au conflit en Syrie) de lever les sièges imposés aux zones habitées" et d'y faciliter la distribution de l'aide humanitaire.
Les membres du Conseil "ont condamné le plus fermement possible les graves crimes commis" à Yarmouk par l'EI et le Front al-Nosra, et ont souligné la nécessité de punir ces crimes, a souligné l'ambassadrice.
De leur côté, les Etats-Unis ont "condamné avec force l'attaque de l'EI contre le quartier de Yarmouk", le département d'Etat s'alarmant d'une "population au bord de la catastrophe humanitaire". Le ministère américain a exhorté les belligérants de "permettre un accès humanitaire régulier et continu à la population de Yarmouk".
L'EI a lancé la semaine dernière une offensive sur le camp, situé près de Damas, avec l'aide de jihadistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ils en contrôlent désormais une grande partie mais, dans le même temps, l'armée syrienne a renforcé son siège autour de Yarmouk et mène des raids aériens réguliers sur le camp.
Le Conseil de sécurité a été informé de la situation à Yarmouk par le commissaire général de l'UNRWA (agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens), Pierre Krähenbühl.
Celui-ci, qui s'est adressé au Conseil par vidéoconférence depuis la Jordanie, a évoqué "un situation humanitaire totalement catastrophique" dans le camp palestinien, où les habitants "survivent à peine" avec 400 calories par jour.
Il a appelé les pays ou les personnalités politiques et religieuses qui ont une influence sur les belligérants à agir "pour sauver des vies et pour permettre à l'aide humanitaire d'entrer" dans Yarmouk.
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