Le pape a appelé dimanche, à l'occasion de Pâques, à la fin des tragédies et des persécutions au nom de la religion en Afrique et au Moyen-Orient
"Celui qui porte en soi la force de Dieu, son amour et sa justice, n'a pas besoin d'user de violence", a-t-il admonesté tous les groupes religieux qui recourent à la guerre, mais sans mentionner les mouvements jihadistes.
Sous un toit blanc installé sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, François, visage pâle et sévère, a présidé par un temps pluvieux la messe de Pâques, plus importante fête des catholiques, devant une marée de parapluies.
Comme chaque année, des parterres de fleurs printanières de couleurs vives, venues des Pays-Bas, égayaient l'atmosphère. A gauche de l'autel, une grande icône du Christ.
Puis, il a effectué en papamobile ouverte un tour dans la foule, avant d'adresser depuis la loggia de la basilique son message pour la paix, puis d'impartir sa bénédiction "urbi et orbi" ("à la ville et au monde").
- Accord de Lausanne, une "espérance" -
Enumérant les tragédies, François n'a relevé qu'un seul motif d'"espérance", l'accord-cadre conclu le 2 avril à Lausanne entre l'Iran et les grandes puissances sur son programme nucléaire. Il a souhaité que cet accord "soit un pas définitif vers un monde plus sûr et fraternel".
Jorge Bergoglio a souhaité une "prière incessante" pour ceux qui ont perdu la vie dans des tueries en Afrique, du Nigéria et du Kénya aux deux Soudans et la RDCongo. "Je pense aux jeunes qui ont été tués jeudi à l?Université de Garissa", a-t-il dit, évoquant le massacre de près de 150 étudiants, majoritairement chrétiens, par un commando d'islamistes shebab, qu'il avait déjà qualifié de "violence insensée".
Le Christ, a-t-il prié, "doit alléger les souffrances de tant de nos frères persécutés à cause de son nom" dans le monde.
Le pape a évoqué "l'immense tragédie humanitaire en Syrie et en Irak", devant laquelle la communauté internationale "ne peut rester inerte", et "la violence barbare" en Libye. Pour le Yemen, le conflit israélo-palestinien et l'Ukraine, il a lancé des appels à la réconciliation.
Le pape n'a pas évoqué d'un mot son continent, l'Amérique latine, mais a demandé "paix et liberté pour les victimes de trafiquants de drogue", en observant qu'ils "sont souvent liés aux pouvoirs".
De même le monde doit être délivré, a-t-il poursuivi, "des trafiquants d'armes qui s'enrichissent avec le sang des hommes et des femmes", et de toutes "les nouvelles et anciennes formes d'esclavage".
Migrants, prisonniers, marginalisés, enfants subissant des violences, personnes "mises au rebut": le pape a égréné les plaies des plus vulnérables dans une société "arrogante".
Les chrétiens, a-t-il recommandé, doivent "être les germes d'une autre humanité", "disponible et respectueuse".
Pour le pape argentin de 78 ans, la Semaine Sainte a été harassante. Samedi soir, il avait célébré la très longue Veillée pascale.
- Apprendre des femmes -
Il avait alors invité les catholiques à apprendre "des disciples femmes" de Jésus la connaissance du mystère de la foi.
Très mystique, il avait expliqué que le mystère de Pâques "n'était pas un fait intellectuel". "Pour entrer dans ce mystère, il faut l?humilité de s'abaisser, de descendre du piédestal de notre moi si orgueilleux, de notre présomption (.) Cet abaissement qui est impuissance, dépossession de ses propres idolâtries."
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