Des milliers de Yéménites attendaient dimanche l'arrivée de secours, alors que l'Arabie saoudite n'a pas encore répondu à une demande russe de pause humanitaire dans les raids contre les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran.
Sur le terrain, les Houthis et leurs alliés, des militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont réussi à progresser à Aden (sud), deuxième ville du Yémen. Ils se sont emparés dimanche du siège de l'administration provinciale et rapprochés d'un port, selon un responsable local.
Dans leur avancée, ils ont bombardé des zones résidentielles, mettant le feu à plusieurs habitations et en endommageant d'autres, ce qui a poussé des dizaines de familles à fuir, ont indiqué des témoins en signalant des morts et des blessés.
Les rebelles, qui cherchent à s'emparer d'Aden, avaient pris jeudi le palais présidentiel de la ville avant de s'en retirer vendredi à l'aube à la suite de raids aériens.
Une coalition d'une dizaine de pays, menée par Ryad, a lancé le 26 mars des raids aériens au Yémen pour empêcher les Houthis de s'emparer d'Aden après avoir pris la capitale Sanaa et des régions du nord et du centre.
De nombreux pays, parmi lesquels la Russie, l'Inde, l'Indonésie et le Pakistan, ont évacué ces derniers jours leurs ressortissants, tandis que la Chine, Djibouti et le Soudan s'apprêtent à en faire autant dimanche, selon le porte-parole saoudien de la coalition, le général Ahmed Assiri.
Un navire de la Marine française a évacué samedi 44 personnes de différentes nationalités, dont des Français, à partir du port de Balhaf, situé sur la mer Rouge à 380 km à l'est d'Aden. Elles devaient être accueillies à Djibouti, selon le ministère français de la Défense.
Sous la pression d'ONG, alarmées par la situation humanitaire, la coalition a annoncé samedi que le comité international de la Croix Rouge (CICR) pourrait acheminer dès dimanche des secours au Yémen par deux avions.
"L'opération humanitaire fait partie de notre travail", a insisté , sans toutefois accéder à une demande d'une pause de 24 heures dans les raids formulée par le CICR.
"Nous ne voulons pas ravitailler les milices" ni que l'approvisionnement en aide interfère avec les opérations militaires, a-t-il insisté.
- 500 morts et 1.700 blessés -
Mais l'Arabie saoudite s'est pas encore prononcée de manière formelle sur une pause humanitaire, réclamée par la Russie, proche de l'Iran, dans un projet de résolution déposé samedi devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
La présidente du Conseil, la Jordanienne Dina Kawar, a indiqué que les pays membres avaient besoin de "temps pour réfléchir". La Jordanie fait partie de la coalition de neuf pays arabes qui est intervenue au Yémen pour défendre le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, aujourd'hui réfugié en Arabie saoudite.
L'ONU et les ONG s'inquiètent du nombre très élevé de victimes civiles dans le conflit déclenché par une offensive des Houthis contre Sanaa en septembre 2014.
Le dernier bilan officiel donné par l'ONU remonte à jeudi avec 519 morts et 1.700 blessés en deux semaines.
Alors que la coalition a poursuivi ses raids nocturnes dans le nord en prenant pour cibles des positions militaires et des dépôts d'armes et de munitions, notamment autour de Sanaa et de Saada, fief des Houthis, de violents affrontements se déroulaient dimanche à Loder, localité du sud, contrôlée par les rebelles.
Ces combats à l'artillerie et à l'arme lourde, qui ont éclaté dans la nuit, ont fait 24 tués, dont 21 miliciens chiites, selon un partisan du président et une source médicale.
Les combats se concentraient dimanche au sud de Loder, sur une route reliant la province d'Abyane à celle de Baïda, ont indiqué des habitants.
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