La reprise du dialogue entre direction et syndicats à Radio France, organisée samedi à la demande de la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a été sans effet sur la grève qui se poursuivra au moins jusqu'à mardi.
Entré dans sa troisième semaine, ce conflit est le plus long depuis dix ans à Radio France. Il coûte un million d'euros par semaine au groupe public en perte de recettes publicitaires.
A l'issue de "négociations" qui se sont déroulées samedi après-midi, les syndicats ont fait savoir à la direction "que leurs revendications n?étaient toujours pas prises en compte", indique la direction du groupe public dans un document d'information interne.
"La direction a pourtant () apporté tout au long des 7 heures de négociations des avancées majeures sur les revendications contenues dans les préavis", affirme ce même document.
Les syndicats confirment que "le blocage persiste" et que la grève se poursuivra au moins jusqu'à mardi, date d'une prochaine assemblée générale.
"Après 17 jours de grève, la direction de Radio France ne semble toujours pas prendre la mesure de la situation", selon un communiqué signé par la CGT, CFDT, FO, Sud et Unsa.
"La direction demeurant inflexible, les organisations syndicales réitèrent leur demande de médiation et donnent rendez-vous aux salariés mardi 7 avril à 10h pour une assemblée générale" selon l'intersyndicale.
Pour le représentant de la CFDT, Renaud Dalmar, "la seule réelle avancée est celle imposée par la ministre (de la Culture, Fleur Pellerin, ndlr) sur les orchestres".
La réunion de samedi a en effet permis de confirmer le maintien des deux orchestres de Radio France avec "l'abandon du principe de fusion des deux orchestres", selon le document de la direction.
"Il n'y a pas d'espoir de sortir de la grève tout de suite, le malaise est profond", a commenté un représentant syndical.
Pour Renaud Dalmar, "le blocage semble définitif à la direction" et "nous ne pourrons aboutir qu'avec la nomination d'un médiateur", réclamée depuis plusieurs jours par les syndicats.
La réunion de samedi s'est déroulée sans le PDG du groupe, Mathieu Gallet, mais ce dernier a été tenu étroitement informé des négociations, selon la direction.
"Mathieu Gallet n'est pas un interlocuteur, il est disqualifié et on ne le voit pas aux négociations", a critiqué un représentant syndical.
Les syndicalistes jugent que le PDG a été "discrédité" après les récentes révélations du Canard enchaîné sur ses dépenses.
Vendredi, une assemblée du personnel a voté contre lui une motion de défiance.
- Plan de départs -
La ministre avait déclaré vendredi soir à l'AFP qu'un plan de départs volontaires à Radio France était "sans doute nécessaire" mais a expressément écarté une fusion des deux orchestres et envisagé une rallonge budgétaire pour financer la fin des travaux de la maison de la Radio.
"Il y a une avancée sur le maintien des deux orchestres. Il y aura des efforts à consentir mais on peut en discuter. En revanche, la ministre confirme un plan de départs. Nous craignons une réduction des effectifs surtout dans les 44 radios locales de France Bleu", a souligné Philippe Ballet, représentant de l'Unsa.
La grève a démarré le 19 mars, alors que Mathieu Gallet n'avait pas encore présenté, ni aux partenaires sociaux, ni au ministère, son projet stratégique destiné à redresser les comptes de la Maison ronde, lourdement déficitaire.
Convoqué deux fois par Fleur Pellerin, le dirigeant de 38 ans le lui a finalement remis cette semaine. Cet "avant-projet stratégique" a été "communiqué" samedi aux syndicats avant d'être présenté lors d'un CCE extraordinaire de Radio France qui se tiendra mercredi.
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