Le président kényan Uhuru Kenyatta a décrété samedi trois jours de deuil national à compter de dimanche, après l'attaque de l'université de Garissa qui a fait jeudi 148 morts, et promis de répondre "le plus sévèrement possible" à cet attentat perpétré par les islamistes somaliens shebab.
"Je décrète trois jours de deuil, durant lesquels nos drapeaux seront mis en berne", a déclaré samedi soir M. Kenyatta depuis la présidence, dans sa première allocution depuis la fin, jeudi soir, de près de 16 heures de siège à l'université.
Le chef de l'Etat kényan a assuré que "le gouvernement ferait tout son possible pour soutenir les victimes et leurs familles" et que tous les responsables et complices de cette attaque seraient "traduits en justice".
"Mon gouvernement répondra le plus sévèrement possible à l'attaque et à toute autre attaque qui nous visera", a-t-il ajouté. "Malgré l'adversité, nous n'avons jamais plié - et nous ne plierons jamais - et nous continuerons de construire une nation prospère et sûre".
"Contrer le terrorisme est devenu particulièrement difficile, car ceux qui le planifient et le financent sont profondément implantés dans nos communautés et étaient considérés comme des gens ordinaires et inoffensifs", a cependant averti le chef d'Etat.
"La radicalisation qui engendre le terrorisme se déroule au grand jour, dans les écoles coraniques, les maisons et les mosquées avec des imams sans scrupules", a-t-il encore mis en garde.
Le président kényan s'était brièvement exprimé jeudi dans la journée, quelques heures après le début de l'attaque à l'aube, mais était depuis resté totalement silencieux. C'est son ministre de l'Intérieur, Joseph Nkaissery, qui avait annoncé la fin du siège.
L'attaque contre l'université de Garissa est la plus meurtrière sur le sol kényan depuis l'attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Nairobi (213 morts) en 1998.
Samedi, M. Kenyatta a également appelé "tous les Kényans, toutes les Eglises et tous les dirigeants locaux à parler haut et fort en faveur de l'unité (du pays) et faire en sorte que notre colère, justifiée () ne débouche sur la stigmatisation de personne".
"Cela ne ferait que jouer le jeu des terroristes", a-t-il ajouté. "Restons unis pour sauvegarder notre paix et notre stabilité".
Près de la frontière somalienne, sur la côte kényane ou même à Nairobi, le Kenya a été visé ces dernières années par de nombreuses attaques attribuées aux shebab ou ouvertement revendiquées par eux.
A chaque fois, la réaction des forces de l'ordre kényanes a été dénoncée par des groupes de défense des droits de l'Homme, déplorant une stigmatisation et un harcèlement systématiques de la communauté somali ou somalienne du pays.
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