La mode musulmane a son temple: le parc des expositions du Bourget où la rencontre annuelle des musulmans de France a débuté vendredi, rendez-vous incontournable des aficionados du shopping venus trouver hijabs, abayas et sarouels à leur goût.
Dès l'ouverture, des femmes voilées ou non, des couples derrière une poussette ou des jeunes hommes entre copains investissent les allées du parc des expositions.
"Certains viennent pour les conférences, d'autres pour acheter des livres, moi c'est pour le shopping!", avoue Leïla Ben Younes, visage riant encadré par un voile prune. A peine une heure après son arrivée, son sac est déjà plein: gilet rose poudré, robe aux motifs géométriques, foulard assorti.
"Ca vaut plus le coup", affirme la jeune femme: "Au marché, une robe me coûte 30 euros, ici pour 35 euros j'ai eu un robe, un foulard et une ceinture". En doudoune noire, jeans et baskets la jeune femme est venue avec son mari vite parti - "il n'aime pas ça" - et s'est fixé un budget de 100 euros "qu'il ne faut pas que je dépasse".
Derrière elle, la patronne de Mimssa Hijab, Hadidja Sané, une Sénégalaise exubérante de 35 ans, ajuste un foulard vert d'eau autour du visage d'une de ses vendeuses: "un petit foulard moderne pour une jeune femme moderne", s'exclame la trentenaire, robe longue bleu électrique et turban sur la tête. D'habitude, son bagout fait fureur sur les marchés de Seine-Saint-Denis ou du Val-d'Oise mais la rencontre du Bourget, elle l'attend toute l'année: c'est un moment "important en termes de chiffre d'affaires", confie-t-elle sans en dire plus.
- Jilbab "pour lui plaire" -
Jilbab (vêtement long) "made in France" ou "pour lui plaire", robes en soie ou coton brodé importées du Cachemire, tenues de fête scintillantes Impossible de ne pas trouver son bonheur.
En robe longue noire brodée, bandeau en léopard rose assorti à une veste courte, Ayada Benali, 22 ans, est venue dès le premier jour pour trouver des abayas, des robes venues de Dubaï: "chic et élégant, tout ce que j'aime!" Ce rendez-vous, "il ne faut pas le rater. Tout ce qu'on trouve ici, on ne le trouve pas ailleurs", assure cette jeune femme élégante, aux longs cils ébène.
Sur tous les stands, on fouille dans les étals et on négocie sec. Pour une abaya, "en moyenne c'est 50 euros après, tout dépend de la robe: plus elle est chargée, plus le prix est élevé", décrypte Ayada, qui a réussi à faire baisser le prix de la sienne à 45 euros.
Le roi c'est le foulard: en viscose, coton, uni, à motifs géométrique ou serti de brillants, il se vend à partir de 2 euros et s'achète pour faire des cadeaux, pour un mariage ou pour le quotidien. "On en achète tout le temps Je change tous les jours et pourtant j'achète toujours les mêmes couleurs", avoue Batule, 49 ans, sous le regard blasé de son mari.
Si les femmes sont les principales cibles des vendeurs, quelques stands visent les jeunes hommes comme celui de Jean-Pierre Amable, qui a créé sa marque "The One" pour le "barbu d'aujourd'hui". "Le but c'était de mélanger la djellaba et le street, l'urbain", présente-t-il. Djellaba un peu plus courte, en molleton, jean ou bimatière, sweatshirts figurant un visage barbu portant casquette: la recette plaît.
Plus loin, ce sont les sarouels en jean ou jogging qui attirent un public de trentenaires. "C'est très à la mode", explique Chems, 37 ans, qui en a acheté deux taille XL. "Ca va avec notre religion - on ne peut pas mettre de vêtements moulants - et c'est branché", décrit ce grand barbu, blouson en cuir et baskets aux pieds. Sur le salon, un seul regret: "il n'y en a pas assez pour les hommes".
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