La ministre de la Culture a estimé, vendredi, dans un entretien à l'AFP que le PDG de Radio France Mathieu Gallet avait "toutes les cartes en main pour sortir du conflit", l'appelant à "rétablir le dialogue social" alors que le conflit est entré dans sa troisième semaine.
Fleur Pellerin a adressé un courrier en ce sens à Mathieu Gallet qui a annoncé "en conséquence", dans la soirée, "une nouvelle réunion de négociations samedi pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants".
"Il faut qu'il sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social", a insisté la ministre.
Tout en jugeant "nécessaire" un plan de départs volontaires, elle estime que "l'emploi n'est pas la seule variable d'ajustement".
La tension est montée d'un cran vendredi dans le conflit, avec le vote d'une motion de défiance contre le PDG. Le personnel a aussi voté la poursuite de la grève jusqu'à mardi matin.
Le mouvement, que les journalistes ont rejoint vendredi, a été reconduit massivement lors d'une assemblée générale du personnel à laquelle assistaient entre 300 et 400 salariés, a constaté un photographe de l'AFP sur place. Il s'agit de la grève la plus longue depuis dix ans à Radio France. Elle coûte un million d'euros par semaine au groupe public.
"Mathieu Gallet a dit que Radio France risquait de ne pas passer l'été, lui doit partir sans délai", dit le texte de la motion, soutenue par les syndicats. Mais le PDG a pour sa part exclu de démissionner.
"Au-delà de sa défense pathétique et de sa stratégie de communication, Mathieu Gallet persiste dans son mépris du dialogue social", souligne le texte de la motion.
L'intersyndicale a réclamé "un véritable projet d?avenir, et non le démantèlement de la radio de service public".
"On ne peut plus discuter avec l'équipe actuelle qui est complètement discréditée, il n'y a plus aucune négociation depuis trois jours", a déclaré à l'AFP un élu CFDT.
- 'Chantier de modernisation sociale' -
Fragilisé par les révélations à répétition du Canard Enchaîné mettant en cause ses dépenses, Mathieu Gallet, a dit jeudi qu'il irait "jusqu'au bout", rappelant qu'il ne peut être démis que par le CSA qui l'a nommé il y a un peu plus d'un an.
Le jeune dirigeant de 38 ans doit présenter mercredi, lors d'un CCE extraordinaire, son plan stratégique destiné à redresser les comptes de la Maison ronde, lourdement déficitaire.
A la recherche d'économies, le gouvernement lui demande de réformer Radio France sans dépenser plus, comme il l'a fait pour d'autres acteurs du secteur public.
Mathieu Gallet a dit envisager 200 à 300 départs volontaires chez les salariés seniors. Selon le ministère, "dans le projet qu'il a présenté à la ministre, Mathieu Gallet envisage 300 à 380 départs volontaires notamment chez les seniors".
Tout en jugeant "sans doute nécessaire" un plan de départs volontaires, la ministre estime pour sa part que "l'emploi n'est pas la seule variable d'ajustement".
La ministre souhaite aussi qu'un "chantier de modernisation sociale" fasse partie de la discussion avec les représentants des salariés car "le modèle d'organisation du travail à Radio France doit être plus juste et plus efficace".
Elle a ainsi évoqué "des mesures de modération des plus hauts salaires et de résorption de la précarité", ajoutant que "cette dimension doit compléter le projet de Mathieu Gallet".
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