Ils seraient de plus en plus nombreux ces étudiants qui ne parviennent pas à boucler les fins de mois. Conséquence, le budget alimentation en pâtit. Entre les cours, le loyer et les divers frais, certains ont de la peine à se nourrir convenablement.
Romane Maurice, étudiante en master II et responsable de l'épicerie solidaire Agoraé de la fac de Caen (Calvados) précise que sur son campus, les étudiants dépensent en moyenne 130 € par mois pour s'alimenter, contre 160 € à l'échelle nationale. Ils seraient de plus, "un sur cinq à se priver d'un repas par jour".
François Tabourier, directeur de la vie étudiante à la direction du Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (CROUS) Normandie reconnaît que "la vie étudiante est un parcours couteux, avec un nombre croissant de demandes de bourse".
Les Restos du Coeur bientôt à l'université
"Nous allons ouvrir un centre des Restos du Coeur sur le campus de l'université de Caen, exclusivement réservé aux étudiants, indique Jean-Pierre Leclercq, responsable des Ressources humaines pour les Restos du Coeur. Le budget alimentation des étudiants est leur dernière préoccupation. Ils sont de plus en plus nombreux à devoir sauter un repas", corroborant ainsi les dires de Romane Maurice.
Un constat que partage aussi René Rouet. Bénévole aux Restos du Coeur et ancien professeur de biologie à l'Université de Caen, il a croisé dans sa carrière plusieurs jeunes en difficulté sur le plan alimentaire. "Les étudiants s'imaginent que les enseignants ne voient pas ce genre de choses", déplore-t-il. Les deux responsables de l'association ont donc pris contact avec l'Académie de Caen qui les a orientés vers la direction du CROUS.
L'initiative de l'antenne calvadosienne de l'association fondée par Coluche n'a rien d'exclusif. A Perpignan (Pyrénées-Orientales), Rennes (Ille-et-Vilaine) et Saint-Pol-sur-Mer près de Dunkerque (Nord), les Restos du Coeur ont déjà expérimenté ce système.
L'option du job étudiant
Une population comptant beaucoup de précaires ? Les études sont formelles : un jeune qui cumule petits boulots et études a deux fois plus de chances d'échouer à ses examens. François Tabourier le confirme : "Un jeune qui suit ses études en signant un contrat de travail de 15 heures par semaine a très peu de chances d'y arriver." Ce constat est partagé par la déléguée de l'Unef de l'Université de Caen, Maud Zapata. Elle se dit "souvent confrontée à des étudiants qui demandent s'il existe des solutions ponctuelles pour se nourrir." Pour l'heure, l'Agoraé et le Crous ne parviennent pas à combler la carence.
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"L'option du job étudiant". Merci pour l'idée..
Et "l'option du loyer décent" ? Vous, adultes déjà établis dans la vie, vous nous racketez, vos enfants.
Et nous ne vous en remercions pas.