Lorsqu'en 2007 est lancé sur ce site de Vieux-la-Romaine (Calvados) un chantier de fouilles, nul n'envisage l'ampleur des vestiges qui seront mis au jour les années suivantes. Pas même la responsable de cette exploration du sous-sol, Karine Jardel : "on n'imaginait pas qu'il y avait tant de couches à découvrir : ça a été un vrai travail de romain", s'amuse l'archéologue, qui travaille justement à comprendre comment cette population gauloise locale a peu à peu intégré la culture romaine dans son mode de vie.
Huit tonnes de pièces
Si la présence d'un forum, le centre politique et administratif de cette ancienne capitale de région, était pressenti avant les fouilles, d'autres surprises ont permis plusieurs prolongations. Celle, par exemple, des restes les plus exceptionnels de l'ensemble : une curie – un petit Sénat – dont les gradins sont encore visibles. "Une caractéristique qui n'a pas d'équivalent en Gaulle", selon Karine Jardel. Sous ces premiers bâtiments, trois archéologues professionnels entourés de nombreux bénévoles, ont ainsi révélé des thermes datés du Ier siècle après J-C, avant d'en déduire leur destruction par un incendie volontaire... "Et l'an dernier, on s'est dit : on arrête. Sauf que l'on a retrouvé encore en-dessous les premières traces de l'installation de la capitale à Aregenua..." Les fouilles ont donc été relancées une dernière fois cet été. Certains secteurs atteignent désormais quatre mètres de profondeur, quand les premiers vestiges affleuraient sous seulement 20 centimètres de terre cultivée ! Bilan de ces neuf années de recherches : huit tonnes de pièces archéologiques.
La suite ? Des recherches sans creuser
Des coques, moules et huîtres ou des ossements de viande consommée à l'époque, des fragments de céramique, de tuiles ou d'enduits peints, de la quincaillerie, des objets de parure. Tous apportent des éléments probants sur le mode de vie qu'avait alors la population locale et les évolutions de sa culture à travers les âges.
Il n'y aura plus de fouilles ici dans un avenir proche. Mais le site, en bon état, doit être conservé et devrait être restauré pour permettre la visite du grand public, mais "pas avant plusieurs années". En attendant, une "monographie" doit désormais être écrite pour coucher sur papier l'ensemble des données accumulées. "Nous n'avons pas la totalité des bâtiments, mais ce n'est pas grave : tout est sous nos pieds, et nous avons obtenu énormément d'informations", relativise l'archéologue.
Les recherches à Vieux-la-Romaine continueront, mais sous une autre forme : "des prospections radar ont mis en valeur un temple au sud de la zone que nous avons fouillée. D'autres devraient nous éclairer sur la présence probable d'une grande place et de galeries, à l'ouest de la zone." De quoi balayer de plus grands espaces dans un temps bien plus court. Et affiner la taille qu'avait Aregenua en son temps : on l'estime aujourd'hui à 35 hectares.
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Je trouve que cela est trés bien il faudrait continuer les recherches ne pas baisser les bras mme Le Dain.