Sur la dalle de la Grand'Mare, ce mardi matin dans les Hauts-de-Rouen, pas une âme qui vive. Ou si peu. Pourtant, le ciel bleu incite à sortir. Seules traces d'activité : les quelques habitants ressortant des commerces et deux ouvriers s'attelant à la construction de VOST, l'immense œuvre d'art contemporain de Mathieu Herbelin qui devrait être prête dans les semaines à venir. La structure ne fait pas l'unanimité - "Peut-on véritablement appeler ça une œuvre d'art", grince une habitante, habituée du quartier - pourtant elle prouve une chose : le quartier bouge.
"Un souci d'équité"
Jean-Michel Bérégovoy, adjoint en charge de ce quartier à la mairie de Rouen, le concède : "Il y a moins de retard aujourd'hui qu'il y en a eu auparavant." Depuis la seconde partie du dernier mandat, les constructions et nouveautés se sont multipliées : de l'implantation de l'école des Beaux-Arts et du centre d'entraînement CEOPS (lire ci-contre) à la construction entamée de la crèche Rose des Vents sur la plaine de l'Aigle en passant par la réalisation de logements et l'aménagement des espaces publics, les Hauts-de-Rouen se façonnent un nouveau visage. "Si vous allez au Châtelet, à Lombardie, à la Grand'Mare, vous voyez que les nouveaux espaces publics sont biens réalisés. Cela donne un caractère ordinaire à ce quartier", insiste Jean-Michel Bérégovoy.
Ordinaire, le mot employé montre bien le chemin qu'il y avait à parcourir pour ce quartier longtemps ségrégé. Christine de Cintré, conseillère municipale déléguée à la petite enfance, ne dit pas autre chose quand elle évoque un "souci d'équité" qui doit mener la municipalité à doter le quartier des mêmes infrastructures de qualité que dans le reste de la ville.
Un chômage à résorber
Mais tout est loin d'être parfait. Le chômage, endémique - "à certains endroits, il dépasse les 50%", estime l'élu - continue de miner le quartier : "On doit partir des besoins des habitants et de leurs savoir-faire. Par exemple, pour des travaux : des maçons, des chauffagistes, des peintres en bâtiment au chômage, il y en a plein là-haut", souligne l'adjoint. Les logements, s'ils continuent à sortir de terre, sont aussitôt pointés du doigt, comme vecteur de promiscuité. Enfin, Jean-Michel Bérégovoy insiste sur la qualité des bâtiments publics pour attirer non seulement les habitants du quartier, mais ceux du reste de la ville : "Il nous faut une piscine écolo et intergénérationnelle, adaptée aux enfants comme aux personnes à mobilité réduite. Ce serait la première de Rouen, il y aurait un potentiel de milliers d'utilisateurs !" La construction de la crèche Rose des Vents participe de cette qualité de vie : "Elle doit être exemplaire", résume Christine de Cintré. Mais pour que ces projets voient le jour, une concertation avec les habitants, commerçants et associations est attendue. Dans un quartier où l'abstention aux élections atteint souvent des records, cette co-construction des projets pourrait être le point de départ d'un vivre-ensemble.
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